L’actuelle législature doit faire avec le drame ferroviaire survenu il y a cinq mois à Eseka. Notre chambre doit interroger ce qui s’est passé. Telle est l’invitation faite par l’honorable Fostine Chebou Fotso Kamdem, député Rdpc, à ses collègues parlementaire avant de s’adresser au Premier ministre. « Monsieur le Premier ministre, que s’est-il réellement passé ?
Pourquoi le peuple n’a-t-il pas été éduqué ? Quelle était l’information réelle à ce sujet ? Parce que le peuple a été abreuvé aux sources contradictoires. L’auguste chambre doit faire quelque chose ! L’information donnée avant le drame a créé la psychose. Où en est-on avec les résultats de cette enquête ? Le groupe Bolloré a-t-il respecté ses engagements contractuels ? Quelles sont les mesures prises par le gouvernement pour des résultats efficaces futures ? », a-t-elle déclaré.
Face à ces questions embarrassantes posées par une parlementaire Rdpc, le Premier ministre a informé l’auguste chambre que la Commission nommée par le chef de l’Etat et placé sous son égide a rendu sa copie, a déterminé les causes de l’accident et les responsabilités des différentes parties. Esquivant la question des engagements contractuels du groupe Bolloré, Philémon Yang a déclaré que la commission a, en date du 12 mars 2016, inspecté les wagons accidentés, les dispositions mises pour secourir les victimes. « Toutes les mesures feront l’objet d’une mise en oeuvre au moment opportun. Les résultats ont été transmis au président de la République », a-t-il martelé. Il s’est tout de même réjoui du retrait depuis quelques mois par Camrail, des wagons accidentés.
Les salaires pèsent lourd
Comment votre gouvernement peut-il encore mobiliser les employés de l’Etat avec des salaires de catéchistes, pour inscrire leurs actions dans la Vision 2035 ? Avec quels moyens pouvons-nous avoir une croissance positive sans aucune augmentation consistante des salaires de la classe moyenne, moteur de développement d’un pays ? Par ailleurs, en optant pour une politique sélective qui octroie parfois un, deux ou trois ans à certains, tout en oubliant d’autres, on en vient tout simplement à cultiver un sentiment d’injustice et de clientélisme.
Au moment où plusieurs pays ont choisi de revoir, mieux d’harmoniser l’âge légal de départ à la retraite, le gouvernement ne devrait-il pas rentrer dans cette mouvance pour le fixer à 65 ans ? Telles sont les questions posées le vendredi 31 mars 2017 à l’hémicycle par l’honorable Robert Bapooh Lipot. Pour le député de l’Union des populations du Cameroun (Upc), le gouvernement a décidé de procéder par une politique de désagrégation de sa pyramide en ressources humaines en se payant le luxe de mettre à la retraite, de manière précoce, des fonctionnaires qui, en réalité, devraient faire profiter à l’Etat toute leur expérience. Ainsi, mettre à la retraite les commis de l’Etat âgés de 55 ans constitue simplement une contradiction.
Fait plus important, il n’est pas possible à ses yeux, d’impulser le développement du Cameroun en faisant du service public un véritable sacerdoce. Dans la même veine, l’honorable Pierre Laoussou s’est appesanti sur la discrimination observée au niveau des agents de l’Etat. Réagissant à ces questions, Philémon Yang, le Premier ministre, a affirmé que la prolongation du service d’un agent de l’Etat « relève exclusivement du pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat et uniquement pour les besoins de service ».
D’après Philémon Yang, ce privilège est accordé lorsqu’on ne veut pas perturber certains programmes liés à la mise en retraite d’un personnel de l’Etat. A propos de l’augmentation des salaires, il a affirmé que l’Etat a procédé à 4 revalorisations des salaires de base depuis que notre pays n’est plus sous ajustement structurel. Cela s’est traduit à son avis par une augmentation de la masse salariale estimée à plus de 40% des ressources fiscales. Si les éléments indemnitaires et autres ont significativement augmenté (les indemnités de non logement ont doublé en 2008), le chef du gouvernement s’est voulu clair. « La contraction actuelle des ressources de l’Etat n’est pas de nature à favoriser l’augmentation des salaires au niveau souhaité », a-t-il dit.
Il a néanmoins ajouté que la question reste une préoccupation constante des pouvoirs publics. Il a en outre indiqué que l’âge de départ à la retraite est encadré par le statut général de la fonction publique et que les services compétents travaillent activement sur son harmonisation. « Le gouvernement s’est engagé sur l’harmonisation de l’âge à la retraite et les résultats seront bientôt disponibles », a-til martelé.
Avenir des projets du Cd2
dans les zones prioritaires Le député Joseph Boulou Nouzi a voulu avoir d’amples informations sur la non réalisation des projets de construction des salles de classe et des latrines issus du fonds Cd2 programmés en 2012 dans les zones d’éducation prioritaires. « Ce projet a été pompeusement porté à l’attention des populations. Dans le Mayo Kani comme dans les autres zones d’action prioritaires comme le Nord-Ouest, le Sud-Ouest, le septentrion, aucun projet n’est perceptible sur le terrain deux ans après.
C’est l’amertume jusqu’à ce jour ! Où sont, monsieur le Premier ministre, vos salles de classe et latrines promises il y a belle lurette ? Chaque jour, les populations nous demandent. Si vous étiez à notre place, que leur diriezvous ? » A ce sujet, Philémon Yang a affirmé que la question du député donne l’occasion d’éclairer l’opinion sur les difficultés rencontrées. Pour lui, il n’échappe à personne que ce projet était très important pour les zones prioritaires. Il a précisé que, lancé en 2010 sur le prisme de deux conventions (2007-2012 et 2012-2016), l’enjeu dans la première était de construire 1 600 salles de classe, de distribuer des kits pédagogiques, de faire recruter des enseignants, etc.
660 salles de classe sur 883 ont été construites. Pour la deuxième phase, 628 salles de classe seront construites dans le septentrion ; 1 440 salles de classe doivent être réhabilitées. Sans verser dans le désespoir, le Premier ministre a déclaré que les marchés de ces différents projets ont été attribués et le démarrage de certains travaux est imminent. Des entraves, il évoque des problèmes liés à l’attribution des marchés, la situation sécuritaire dans l’Extrême- Nord et le faible taux de décaissement des fonds Cd2.
Pour lui, malgré ces contraintes, les travaux ne s’exécutent normalement.