• Emmanuel Macron était en visite officielle à Yaoundé

• Il a eu un tête à tête avec Paul Biya

• Les deux hommes ont évoqué l’avenir des relations entre les deux pays

L’avenir des relations diplomatiques Cameroun France est prometteur, c’est en tout cas ce que pense plusieurs intellectuel comme le docteur Christian Manga, spécialiste du discours politique. Dans une interview accordée à Camerounweb.com, il affirme : « il faut dire que nous vivons un tournant décisif, celui du deuil d’une certaine époque, celle des relations diplomatiques verticales, avec la France au sommet et le Cameroun en bas subissant le diktat de son « maître ». La tonalité des discours des deux chefs d’Etat, concernant le volet diplomatique, augure des lendemains meilleurs basés sur le respect mutuel. Comme j’aime le dire, le président Macron est le président français de toutes les ruptures – bien sûr malgré lui, mais il arrive au pouvoir en France au moment où un nouveau paradigme de la politique étrangère de la France s’impose ou est imposé à son pays. Contrairement aux supputations qui ont eu cours avant son arrivée au Cameroun, qui le voyaient en « maître » de jadis, à la Mitterrand ou à la Chirac, venant imposer ses volontés à Paul Biya. On a plutôt assisté au contraire, si l’on s’en tient aux contenus des échanges », analyse-t-il.

A la question de savoir, ce qu’il pense des sujets de développement des relations gagnant-gagnants que les deux hommes ont également évoqué, il répond : « Cette question trouve sa réponse dans ce propos de Macron à Yaoundé : « La présence française a été concurrencée par d’autres pays, ces dernières années, il nous appartient d’être meilleur » L’évolution et la diversification des partenaires politico-économiques du Cameroun met la France dos au mur, face à elle-même, contrainte de redéfinir le format de ses relations économiques, car comme vous l’avez dit, la France est dans une option de reconquête de l’Afrique – bien que je me dise que cette expression qui est à la mode est prématurée et exagérée. La France est-elle vraiment déjà dans la phase de « reconquête de l’Afrique » ? Je ne pense pas. Ce qui se passe est que l’Afrique a commencé à actionner les leviers d’une véritable émancipation aux antipodes des simulacres octroyés des années 60. Dans cette logique, la France semble en avoir pris conscience, et serait dans la logique de ne plus faire la sourde oreille, afin de ne pas perdre son pré carré (bien que l’expression soit anachronique, obsolète), car les chiffres de ses entreprises et donc de son économie au Cameroun sont alarmants : une chute de 30% cette dernière décennie. C’est énorme. Il faut opter pour l’équilibre ».