Installées à bord d’un taxi garé dans une station-service, quatre personnes ont trouvé la mort lundi dernier à Douala. Leur véhicule a été écrasé par un camion transportant de la ferraille. Un drame qui survient deux jours seulement après celui de Muyuka. En effet, le samedi 19 août dernier, 20 personnes sont passées de vie à trépas suite à un accident de la circulation survenu dans cette localité située dans la région du Sud-Ouest.
En provenance de Kumba, un car de transport en commun est entré en collision avec un camion venant de Buea. Une tragédie de plus qui survient alors que les habitants de Nkometou, localité située dans la périphérie de Yaoundé, ont toujours en mémoire l’accident mortel qui s’est produit dans cette contrée le 11 août dernier. Treize
personnes ont laissé leur vie sur le carreau, du fait d’une collision entre un véhicule de transport parti de Yaoundé pour la région de l’Ouest et un cargo en provenance d’Obala et à destination de Yaoundé.
Bilan
Des accidents qui viennent ainsi s’ajouter à celui qui s’est produit le 4 août dernier sur l’axe Yaoundé-Bafoussam. Ce jour-là, un autobus de l’agence de voyage General Express en partance pour Bafoussam et ayant à bord 50 passagers heurte de front une semi-remorque. Le bilan est lourd. Une vingtaine de morts et de nombreux blessés graves.
À l’époque où Robert Nkili était ministre des Transports, il réagissait promptement et prenait des sanctions (bien qu’inopérantes et inefficaces) à l’encontre des agences de voyage impliquées dans les accidents de la circulation qui ôtaient la vie à de nombreux Camerounais. Le cas des agences de voyage Binam et Cami Express restent frais dans les esprits. Elles avaient vu leurs agréments retirés,
en représailles.
Après les hécatombes enregistrées ces dernières semaines, lesquelles surviennent à la veille de la rentrée scolaire 2017-2018, période où le trafic routier est intense, le silence du ministère des Transports, de la gendarmerie nationale et de la police, qui sont les principaux maillons de la chaîne de sécurité routière, est assourdissant. Sur les sites d’information de ces institutions et même les pages Facebook, aucun communiqué n’est visible.
Au ministère des Transports, on explique que le silence sur ces accidents ne veut nullement dire que le ministère n’est pas préoccupé ou alors ne communiquera pas sur la question. « Le ministre des Transports se prononce pour infliger
des sanctions administratives, alors que le ministre de la Justice prononce les sanctions judiciaires. Ces différentes sanctions sont prises après des rapports d’enquêtes [menées notamment par la gendarmerie et la police, ndlr]. Ce n’est
qu’après avoir analysé ces différents rapports que nous allons établir les responsabilités et sanctionner les mis en cause », explique Divine Mbamone Nkendong, directeur des transports routiers.
« Si par exemple le ministre se précipite pour sanctionner les agences impliquées dans un accident aussitôt que le drame est survenu et qu’il s’avère à la fin de l’enquête que l’agence sanctionnée n’est pas responsable de l’accident, elle poursuit le ministère en justice et gagne le procès. Et cela déstabilise l’administration », ajoute Mba-
mone Nkendong.
En attendant, apprend-on de notre source, le ministère des Transports prend des mesures pour réduire le nombre de morts sur les routes. Le directeur des transports routiers cite notamment l’envoi des messages de prévention aux abonnés de la téléphonie mobile. Des messages qui portent sur le comportement à adopter lorsqu’on conduit. Le département ministériel que dirige Edgard Alain Mebe Ngo’o s’est également doté d’un remorqueur pour tracter les véhicules en panne qui sont stationnés sur les « axes lourds».