La mort de Jeanne Irène Biya était un coup dur pour son mari, le Président Paul Biya. Née en 1935 Atyam Ndoumin devenue Jeanne-Irène Biya fut l’épouse de Paul Biya et la première dame du Cameroun de 1982 à son décès le 29 juillet 1992.
La nouvelle a surpris les Camerounais car très peu d’entre eux la soupçonnaient d’être malade. Elle décède alors qu’elle avait prévu se rendre ce matin-là à Obala pour superviser un projet de production de champignons et de cultures maraichères. Sa dernière apparition publique remontait à la semaine d’avant au cours de laquelle le couple présidentiel fut reçu dans la résidence privée de la star américaine Stevie Wonder.
Cette mort subite survient alors que le chef de l’Etat Paul Biya est en mission de travail au Sénégal aux côtés des chefs d’Etat : Abdou Diouf, Omar Bongo, Felix Houphouët Boigny etc.
Les rumeurs les plus folles ont entouré la mort de la première dame. Il se dit même que tous ceux qui avaient rencontré cette dernière avant sa mort furent traquées et assassinés. On évoque par exemple le cas des religieuses de Djoum. Il se dit alors que les religieuses auraient été assassinées parce qu’elles avaient en leurs possessions des secrets de la première dame. Jeanne Irène qui pressait, paraît-il, le Président Paul Biya de quitter le pouvoir se serait confiée à elles. Selon des indiscrétions, les sœurs de Djoum seraient de vieilles connaissances très proches de Jeanne Irène Biya qui a très souvent sollicité leur service.
Jeanne Irène serait souvent venue les voir à Djoum et les a quelquefois invitées à Yaoundé. Le journaliste Léger Ntiga précise que: « Une source plus proche de Mme Biya insiste à dire que les deux religieuses ont rendu visite à la Première dame le jour de son décès. Elles sont parmi les dernières personnes à avoir été reçues par Jeanne Irène Biya ».
Ebale Angounou soutient que la Première dame leur a confié des secrets et documents suffisamment délicats sur son état d’esprit et ses appréhensions. Notamment parce qu'elle savait ses jours comptés.
Ebale Angounou soutient dans son livre “Sang pour sang” que : “Ayant appris la mort de Jeanne-Irène, le Président rentre immédiatement au pays. Il réalise alors que la défunte a reçu quelques heures auparavant des religieuses. Il panique.
Il s'agit des amies et confidentes de son ex-épouse. Ne leur aurait-elle pas livré des secrets qui pourraient le compromettre comme elle a promis de le faire ? Le secret devrait absolument entourer les circonstances et les conditions de la mort de Jeanne-Irène. Tous ceux qui étaient susceptibles d'en dire quelque chose devaient disparaître.
A commencer par ceux qui l'ont exécutée, des éléments d'une division spéciale de la sécurité présidentielle, abattus par leurs collègues. Après avoir abattu Jeanne-Irène et les religieuses de Djoum, ils sont eux aussi passés à la casserole »
D’autres indiscrétions y voient aussi un lien avec l’assassinat, un an plus tôt, de l’ancien Archevêque de Garoua, Mgr Yves Plumey. Les deux religieuses de nationalité auraient été en possession des mêmes informations classées top secret que détenait l’Evêque émérite de Garoua.
Le terrible Fochivé a évoqué la mort de Jeanne Irène Biya avec Ayissi Mvodo.
Voici la conversation entre les deux hommes au sujet de la mort d’Alice telle que relatée dans le livre : « Les révélations de Jean Fochivé ».
« - Victor Ayissi Mvodo : Tu sais bien de qui je parle ; tu n’as pas dirigé la police secrète pendant des décennies pour prétendre ignorer qu’auprès de chaque chef d’Etat, des hommes comme toi ont toujours des ennemis. Ne me dis pas que tu ignores l’existence de ce groupe occulte et tribal qui dirige effectivement ce pays. Ce groupe qui commandite les assassinats et fait le vide autour de Biya.
J’espère que tu sais au moins de quoi est morte Jeanne Irène ? Pourquoi elle a entraîné dans sa mort les deux soeurs et le prêtre Yves Plumet du clergé, et pourquoi le jeune Motazé a suivi quelque temps après ? Jean, tu dois savoir tout cela, même si tu n’y as pas été mêlé.
- Jean Fochivé : J’espère que tu n’es pas en train de divaguer, Victor. Le chef de l’Etat est-il au courant de tout ce que tu racontes-là?
- Victor Ayissi Mvodo : Il s’en doute mais il est physiquement incapable de réagir. Il sait même pourquoi ton épouse a été assassinée. J’espère que tu sais que Alice a été assassinée ?
- Jean Fochivé : Je sais qu’elle a été assassinée, mais pas pourquoi, Alice était mêlée à mille et une choses. Depuis qu’elle s’était liée à Chantal Biya et sa mère, elle ne se prenait plus pour simple épouse d’un ministre, et nous n’arrêtions plus de nous disputer. Un jour elle m’avait lancé que si elle le voulait, elle deviendrait ministre."
Tout cela est détaillé dans le livre « les révélations de Jean Fochive »