Les responsables du Syndicat national des personnels des établissements du secteur de la santé du Cameroun (Cap/Santé) et du Syndicat national des personnels médico-sanitaires (SYNPEMS) ont démenti vendredi l’annonce faite la veille par le gouvernement comme quoi il a été procédé à la levée du mot d’ordre de grève lancé depuis lundi dernier dans les hôpitaux publics.
Réagissant à la suite d’un communiqué des services du Premier ministre indiquant ‘’que la situation est revenue à la normale dans les quelques formations sanitaires où il avait été observé un mouvement d’humeur », le président du SYNPEMS, Bala Bala, a dénoncé ‘’une tentative de dilatoire » des pouvoirs publics.
Interrogé par APA, son camarade de Cap/Santé, Sylvain Onana, a affirmé, pour sa part, que ‘’le mot d’ordre de grève sera observé avec beaucoup de vigueur encore dès le début de la semaine prochaine, face à la mauvaise foi du gouvernement ».
La veille pourtant, à l’issue d’une concertation consacrée à l’examen des doléances formulées par les protestataires, les pouvoirs publics, sur les ondes de la radio nationale, indiquaient que le Premier ministre avait réitéré ‘’l'engagement du gouvernement à poursuivre les efforts menés dans le cadre du dialogue social avec lesdits syndicats afin que les solutions appropriées puissent être progressivement trouvées à leurs préoccupations ».
Pour les grévistes, aucun accord n’a été trouvé, leurs interlocuteurs se bornant plutôt à des promesses vagues.
Sur le terrain même, le mot d’ordre d’arrêt de travail des médico-sanitaires, qui représentent une bonne partie des prestations dans les hôpitaux publics du pays, se traduit par un service minimum, certains services sensibles étant carrément paralysés.
Comme cela est devenu récurrent depuis plus de 6 ans, les médico-sanitaires dénoncent le mauvais classement professionnel qui leur est appliqué, la distribution discriminatoire des primes et autres quotes-parts, leur non prise en charge ainsi que celle de leurs familles nucléaires, le paiement de la dette sociale estimée à 3,6 milliards FCFA.
Ils exigent également le reversement de tous les personnels contractuels à la Fonction publique, la mise à jour des différents plateaux techniques et leur approvisionnement en intrants et médicaments essentiels ainsi que l’organisation des élections des délégués du personnel dans les hôpitaux de 2ème catégorie.
Depuis plus de cinq ans, une plateforme de dialogue a été mise sur pied mais sans résultats probants en faveur des médico-sanitaires.