Actualités of Thursday, 24 October 2024

Source: www.camerounweb.com

Les tortionnaires de Longue Longue bientôt à Kondengui, Paul Biya récupère le dossier

Image illustrative Image illustrative

L'enquête sur la torture de l'artiste Longue Longue franchit une nouvelle étape. Des sources proches du dossier confirment que les militaires en service à l'antenne de la Sécurité militaire (SEMIL) de Douala à l'époque des faits sont actuellement en cours d'audition. Ces interrogatoires interviennent dans le cadre de l'enquête urgente ordonnée par le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo.

Les investigations permettent désormais de situer plus clairement le contexte de cette affaire. Les actes de torture auraient été perpétrés en représailles aux déclarations de l'artiste contestant la victoire de Paul Biya à l'élection présidentielle de 2018. Une dimension politique qui donne un éclairage nouveau sur ces événements.

Les premiers éléments de l'enquête ont déjà révélé le rôle présumé du lieutenant-colonel Ben Tabala, qui aurait non seulement autorisé l'enregistrement des sévices mais également participé à la diffusion de la vidéo. Les auditions en cours devraient permettre d'établir plus précisément la chaîne de commandement et les responsabilités de chacun.

L'affaire continue de susciter une vive émotion dans le pays. La classe artistique reste mobilisée, avec des personnalités comme Lady Ponce qui dénonce "une barbarie" et Kareyce Fotso qui s'est dite "bouleversée par les hurlements" de son confrère. La classe politique maintient également la pression, Maurice Kamto qualifiant ces actes de "barbarie d'État" et Cabral Libii pointant "la cruauté d'une poignée de 'commandants' de la République".

L'opinion publique suit avec attention les développements de cette affaire, d'autant plus que la victime avait témoigné peu après les faits sur Équinoxe Télévision, déclarant avoir été "torturé avec une machette, presque qu'à mort" au point d'avoir "pissé le sang".

Les conclusions complètes de l'enquête sont attendues dans les prochaines heures, selon le communiqué du ministère de la Défense, dans une affaire qui met en lumière les questions de respect des droits humains et de liberté d'expression au Cameroun.