Actualités of Tuesday, 2 August 2016

Source: cameroon-info.net

Les étudiants contraints de remercier Paul Biya

Paul Biya, Président de la République du Cameroun Paul Biya, Président de la République du Cameroun

Après l’Institut Africain d’Informatique (IAI), les étudiants des autres grandes écoles et Universités s’apprêtent à battre le pavé demain, question de remercier le Président Paul Biya pour le don de 500 000 ordinateurs à eux offerts. Selon le Quotidien Emergence, cette autre marche se prépare depuis dimanche dernier. Le journal rapporte que des réunions se sont tenues dans une grande école de la ville de Yaoundé et à l’Université de Yaoundé I, pour affiner les stratégies qui vont permettre au cours de cette marche, de polir l’image de l’homme du renouveau. À en croire Quotidien Emergence, l’un des objectifs de ces réunions était «non seulement de trouver une belle image du Président de la République qui sera floquée sur les T-shirts, mais aussi de trouver des formules de remerciement qui y seront intégrées».

Certains observateurs de la vie sociale au Cameroun voient déjà en cette marche une manœuvre d’instrumentalisation de la jeunesse. Selon ces observateurs, Paul Biya est en train de mettre en œuvre sa campagne électorale. Avec cette offre de 500 000 ordinateurs et ces marches forcées, le président national du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), le parti au pouvoir, viserait à montrer le soutien dont il bénéficie auprès de la jeunesse estudiantine. La marche qui sera présidée demain par le Ministre de l’Enseignement Supérieur, Jacques Fame Ndongo, a donc une forte charge symbolique.

Le cortège d’étudiants partira du Palais des Congrès à 7h30 pour aboutir au boulevard du 20 mai. Le Quotidien Emergence croit savoir qu’il y aura au menu de cette marche, des pancartes, des T-shirts avec l’image du Chef de l’Etat, des messages de remerciement et de soutien. Après l’épisode des appels à candidature des militants du RDPC, voici venu le moment du soutien de la jeunesse. Un sacré coup politique que les adversaires de Paul Biya digèrent mal.