Merzak Bedjaoui, ambassadeur de l'Algérie au Cameroun, n’a pas sa langue dans la poche, il est un client du genre apprécié par les journalistes, selon des médias camerounais.
L'ambassadeur algérien "ne s'est pas encombré langue de bois pour aborder des sujets brûlants de l’heure" a noté Cameroon Info et ne s'est pas embarrassée de circonlocutions diplomatiques pour dénoncer l'ordre mondial établi ainsi que la politique de la France en Afrique.
"Le diplomate algérien a effectué une sortie dans laquelle il tance également la politique de la France" note le journal, et lui impute une responsabilité dans la déstabilisation de l’Afrique subsaharienne.
"S’il n’y avait pas eu la destruction de la Libye par les Occidentaux, il n’y aurait pas Boko Haram", a indiqué l’ambassadeur d’Algérie au Cameroun. Certes, la secte existait déjà avant la chute du régime Mouamar Kadhafi, mais la déstabilisation de la Libye a entraîné celle du Sahel et a en définitive favorisé l’expansion du groupe terroriste.
L'ambassadeur algérien a souligné, par ailleurs, que l'Algérie n'a jamais accepté de payer des rançons aux terroristes. "L’Algérie a eu une attitude claire dès le début. Certains peuples étrangers ont mis la pression sur l’Algérie, mais elle a refusé d’effectuer tout paiement", rapporte de son côté Le journal du Cameroun.
"Les rançons financent le terrorisme", a souligné Merzak k Bedjaoui en rappelant que l'Algérie a " demandé à l’Onu la criminalisation des rançons". L'ambassadeur algérien, selon le rapport de Cameroon Info, a pointé la politique "néocoloniale" de la France qui cherche à maintenir le continent, en particulier, sous sa domination.
"Ça n’a jamais été simple. L’Algérie n’a pas besoin de ce pays (la France, NDLR); c’est ce pays qui a besoin de l’Algérie. On ne dirige pas un pays avec les pieds, mais avec sa tête", affirme-t-il, faisant allusion aux problèmes de santé des Chefs d’État africains, dont ceux du président Bouteflika, relayés par les médias occidentaux.
L'ambassadeur algérien a estimé que l'ordre mondial actuel ne favorise pas le développement des pays africains. L'Algérie, a-t-il affirmé, a échappé au "diktat" des bailleurs de fonds.
"L’Algérie avait une dette de 44 milliards de dollars, au taux d’intérêt de 17%. Elle a remboursé par anticipation 116 milliards de dollars. Cela n’a pas été facile, car les pays prêteurs refusaient d’être remboursés. Mais, cela a permis à l’Algérie d’accumuler des réserves de change suffisantes qui évitent au pays de s’endetter sur le marché international".