Les acteurs camerounais du porno sont pris au piège d’un système où exploitation rime avec silence. Une enquête de Jeune Afrique révèle comment Dorcel contourne les normes éthiques pour maximiser ses profits sur le continent.

L’enquête de Jeune Afrique expose les pratiques douteuses de Dorcel au Cameroun. Malgré une charte éthique prônant le respect des droits des acteurs, la réalité sur le terrain est tout autre. Les acteurs comme "Chacale" et "Black Butterfly" dénoncent des rémunérations dix fois inférieures à celles pratiquées en France, des contrats non respectés et des conditions de travail dangereuses.

Les réalisateurs locaux, en cheville avec Dorcel, détournent les fonds destinés aux tests médicaux et exploitent les acteurs en toute impunité. "Les préservatifs perçaient souvent, et personne ne se souciait de notre santé", témoigne Albin. Face à cette situation, les victimes n’ont aucun recours, la pornographie étant illégale au Cameroun.

Dorcel, bien qu’il affirme respecter des normes strictes, semble fermer les yeux sur ces abus. Les acteurs camerounais, pris entre le marteau de l’exploitation et l’enclume du silence, sont les grands perdants de cette stratégie d’africanisation.