Boko Haram n'a visiblement plus droit de cité dans la région de l'Extrême-Nord camerounais. Des groupes d'autodéfense qui s'y sont installés ne cessent de faire échec aux attaques de la secte islamiste.
À Kolofata comme dans les principales villes de l'Extrême-Nord du Cameroun, les groupes d'autodéfense semblent farouchement déterminés contre Boko Haram.
En effet, ces comités de surveillance, essentiellement constitués de bénévoles, ont décidé d'assurer la protection des leurs contre les incursions répétées des combattants de la secte islamiste. Pour ce faire, ces villageois ont mis en place une stratégie qui semble produire des résultats probants.
Ainsi que l'explique Kassala Mahamat, un responsable de ces comités : « Nous fouillons tous ceux qui arrivent de Kerawa. Nous demandons généralement aux gens de s'arrêter à 50 mètres et de soulever leurs vêtements. Il s'agit de vérifier s'ils ne portent pas d'explosifs en dessous. »
Même son de cloche pour Ali Dourtou, un autre responsable, qui ajoute tout fièrement : « Il y a moins d'un mois, nous avons tué le chef local de Boko Haram à Kerawa. Nous l'avons enterré après l'identification du corps par le BIR. »
Il faut noter que la lutte contre cette hydre s'est intensifiée à l'Extrême-Nord du Cameroun, région frontalière au Nigeria. La Force multinationale mixte (FMM) et l'armée camerounaise, à travers le Bataillon d'intervention rapide (BIR), sont en première ligne certes, mais les comités d'autodéfense jouent également un rôle essentiel dans la sécurisation du territoire camerounais.
Issus de la population locale, ceux-ci partagent les renseignements avec l'armée régulière, permettant de déjouer des attaques terroristes. C'est à juste titre que le président Paul Biya leur a adressé les vives félicitations de la nation l'an dernier.
Notons cependant que ces braves personnes ne disposent que d'armes de fabrication artisanale pour se protéger. Elles en appellent donc à l'appui logistique des autorités sécuritaires afin d'être encore plus efficaces dans leur combat.