Depuis la sortie du LAAKAM, une organisation des hauts dignitaires Bamilékés pour dénoncer ce qu’ils appellent une discrimination de ce peuple, les Bamilékés, plusieurs voix ne cessent de s’élever. Après Benjamin Zebaze qui était sorti pour recadrer cette association et lancer un appel à tous les Bamilékés, c’est au tour Dr Modestine Carole Tchatchouang Yonzou. Voici l’intégralité de son message au LAAKAM

Mes chers papas du Laakam, en vertu du pouvoir que me confère le titre de Reine mère couronnée par 5 grands rois de l’ouest et de mon droit de naisse de Princesse (petite-fille de roi), je me permets de vous écrire en réaction à votre missive au président de la république en date du 01/11/2017.

Mes chers papas, c’est avec beaucoup de déception et d’amertume que j’ai lu cette lettre qui à mes yeux s’apparente à une soumission à un individu qui a conduit notre pays tout entier à la ruine.

En effet, vous soulignez et à juste titre la discrimination subie par les Bamilékés dans les nominations et les promotions officielles au Cameroun et je vous le concède. Car, il est indéniable que le peuple Bamiléké depuis la nuit des temps est l’un des groupes ethniques les plus marginalisés de notre pays. Au-delà d’une sous-représentation criarde aux postes de responsabilités comme vous le relevez, les Bamilékés sont sur le plan social victime d’un tribalisme à outrance.

Toutefois, je voudrais vous faire remarquer que ceci ne justifie en aucun cas que ce grand peuple se rabaisse à aller quémander quelques postes auprès du président de la république. Le peuple Bamiléké que j’incarne avec Noblesse, Dignité et Élégance n’a pas besoin de la pitié. Nous sommes un peuple d'honneur qui avons la fierté! Si le peuple Bamiléké a besoin de se faire représenter aux postes de responsabilités, alors nous l’arrachons et c’est tout. Il est de notoriété publique que le peuple Bamiléké est un peuple de guerrier. Si ce grand peuple a refusé de se soumettre hier aux colons, ce n’est pas pour venir s’incliner devant un individu qui n’est Président que par nos bonnes grâces, car si les Bamilékés ne s’étaient pas opposés aux colons et lutter pour l’indépendance, Paul Biya ne serait jamais devenu président. Nous avons payé le prix fort (génocide) dans cette lutte pour la libération de notre pays. Mais nous sommes et restons un peuple digne qui refusons de nous laisser marcher sur les pieds par qui que ce soit.

Par cette lettre envoyée au Président de la république, vous salissez la mémoire de vos fils qui ont sacrifié de leurs vies pour notre mère patrie. Le Cameroun est notre pays et si nous voulons le pouvoir, nous allons l’arracher comme nous avons arraché notre indépendance hier.

Le peuple bamiléké en aucun cas ne doit rentrer dans ce jeu tribale institué par le régime Biya pour asservir le peuple camerounais. Du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, nous souffrons des mêmes misères et pâtissons des mêmes douleurs. Ceci étant, les grands guerrier que sont les bamilékés et qui l’ont prouvé par le passé doivent se lever pour mettre un stop à cette misère collective. Je précise bien « collectif » parce que le peuple Bamiléké ne s’est jamais livré à une guerre pour des intérêts égoïstes.

Je vous prie de laisser ce genre d’initiative puéril et primitive aux autres élites, car l’homme bamiléké lutte pour le bien commun et la guerre des indépendances en est une illustration palpable. Les Bamilékés n’ont pas sacrifié leurs vies hier pour la libération de l’Ouest, mais du Cameroun tout entier. A mon humble avis, je pense que cette lettre est une erreur stratégique qui n’honore pas le grand peuple du pays du soleil couchant, encore moins la maison sacrée et mythique du Laakam. Votre fille que je suis vous prie donc de vous ressaisir et vous revêtir de vos vêtements des protecteurs du peuple camerounais.

QUE VIVE LE LAAKAM POUR QUE VIVE LE CAMEROUN !

Dr Modestine Carole Tchatchouang Yonzou
Reine de la Montagne Sacrée !