Cela a été fait à travers un message signé le mercredi 3 mai dernier par la présidente nationale de l’Union démocratique du Cameroun (Udc) à l’occasion de la 30ème édition de la journée mondiale de la liberté de la presse.
C’est en observatrice avertie du monde de la presse au Cameroun que Patricia Tomaïno Ndam Njoya a fait sa sortie, dont les maîtres mots sont « incompréhensible » et « inadmissible ». Après un examen froid de la situation de la liberté de la presse au Cameroun, en convoquant l’application des lois et qui encadrent le milieu, les conditions de travail et autres pratiques déconnectées des attentes, « l’Udc vient exprimer et renouveler son soutien aux acteurs de la presse qui, dans des conditions qui ne sont pas toujours celles que notre pays mérite, se déploient comme ils peuvent, pour contribuer à asseoir et consolider la libre expression, la promotion et le respect des droits fondamentaux des citoyens ». Dans ce sens, le parti appelle « le gouvernement à prendre toute sa responsabilité pour la promotion effective de la liberté de la presse et la protection des acteurs de la presse ». Par ailleurs, Patricia Tomaïno Ndam Njoya renouvelle son engagement à poursuivre le combat pour la liberté de la presse et la dépénalisation des délits y afférents. Elle réitère pour terminer dans cette veine que selon les fondamentaux de son parti, la presse, composante des médias, fait partie des trois catégories d’acteurs incontournables et complémentaires, dont l’indépendance doit être un principe cardinal. « Il s’agit des politiques, de la société civile et des médias », d’où son soutien indéfectible aux femmes et hommes des médias, à la presse. Pour elle, la liberté de la presse au Cameroun a encore un long chemin à parcourir. « La volonté politique d’aboutir à l’idéal d’une presse libre, responsable et professionnelle reste encore plus que jamais théorique au regard des faits irréfutables qu’on peut observer sur le terrain de la pratique de ce noble métier dans notre pays », relève-t-elle. Pour étayer cette situation, elle indique que de nombreux textes règlementaires, décrets d’application auxquels renvoient de nombreuses dispositions de la loi N°2015/007 du 20 avril 2015 régissant l’activité audiovisuelle au Cameroun parmi lesquels le décret de création, d’organisation et de fonctionnement du Fonds spécial de développement de l’audiovisuel, restent encore attendus, huit ans après la promulgation de cette loi. Il est aussi incompréhensible et inadmissible que la quasi-totalité des organes de presse qui ont pignon sur rue au Cameroun, « fonctionnent sur la base de la tolérance administrative parce que les conditions de délivrance de la licence d’exploitation restent encore et toujours non définies ». Dans le même sens, elle soulève la question des conditions de travail des journalistes, « contraints de travailler dans des conditions salariales, sociales et matérielles des plus précaires, les exposant ainsi à des manipulations et autres influences dans leur travail ». En quatrième position, il y a la pénalisation des délits de presse. « Les journalistes subissent encore des peines privatives de leur liberté, pour des fautes commises dans l’exercice de leur métier alors que des peines alternatives notamment administratives et professionnelles peuvent aisément être appliquées », déplore-t-elle. Par ailleurs, il est aussi inadmissible que « les journalistes soient encore poursuivis, enlevés, torturés et même assassinés dans l’exercice de leurs métiers ». Pour terminer, il est inadmissible que ce qui était autrefois appelé « aide à la presse », ne soit toujours pas régi par des critères d’octroi entourés par la transparence et l’objectivité.