• Paul Biya est accusé
• Moussa Njoya ne mâche pas ses mots
• Il fait une déclaration brûlante
Malgré ses multiples actions pour éradiquer la corruption au Cameroun, Paul Biya est toujours accusé.
Selon Moussa Njoya, en matière de corruption, Paul Biya a donné la chèvre mais a gardé la corde.
Dans une interview accordée à Radio Balafon, le politologue n'a pas mâché ses mots. Moussa Njoya a mis en relief plusieurs insuffisances dans la récente note de Ferdinand Ngoh Ngoh adressée au ministre en charge du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe). Sa note introduisait l’audit de la gestion des ressources issues ses chapitres budgétaires 65 et 94 sur la période de 2010 à 2021.
Selon Moussa Njoya, ces insuffisances freinent l’État dans sa lutte contre la corruption et les détournements de fonds au Cameroun.
« Il n’est un secret pour personne qu’en matière de corruption, le président Biya a donné la chèvre, mais a gardé la corde », a-t-il martelé.
Il déplore cependant que des organismes impliqués dans la lutte contre la corruption n’ont pas les mains libres pour gérer le dossiers. « C’est-à-dire que la Conac ne peut pas constater que vous avez fait un tel acte de corruption et saisir directement les tribunaux. Elle se limite tout au plus à la dénonciation, et quand vous voyez les rapports produits par la Conac, les effets ultérieurs en matière de procédures judiciaires ont été très infirmes », a-t-il ajouté.
« Pourquoi est-ce que le Cameroun ne veut pas appliquer l’article 66 de sa propre constitution ? […] En 2008, il y avait une loi qui avait été prise pour encadrer davantage cette déclaration des biens, notamment en définissant les mécanismes que nous trouvions déjà assez légers à l’époque. Mais on a même vu que même ce qu’on applique, rien n’est venu par la suite. Qui a peur de la déclaration des biens au Cameroun ? Les mécanismes de contrôle sont faibles », a-t-il affirmé.