Actualités of Thursday, 31 March 2022

Source: www.camerounweb.com

Lions indomptables : Eric Lingo voit en Léandre Tawamba, le nouveau Aboubacar Vincent

Eric Lingo loue l’esprit d’équipe de Leandre Tawamba Eric Lingo loue l’esprit d’équipe de Leandre Tawamba

Dans une analyse qu’il fait sur les performances des Lions indomptables, l’observateur sociopolitique Eric Lingo loue l’esprit d’équipe de Leandre Tawamba qu’on a découvert au match aller contre l’Algérie.

Retrouvez ci-dessous son analyse complète :

ALGÉRIE 1 – 2 CAMEROUN : AUTOPSIE PARCELLAIRE D’UNE QUALIFICATION IMPROBABLE MAIS RÉELLE À BLIDA

Les Lions Indomptables du Cameroun sont qualifiés pour le prochain Mondial, le Cameroun sera présent à Qatar 2022 ! Voici la bonne nouvelle du jour, après une nuit épique du 29/03/2022 déjà entrée dans les annales du football africain ! Un match retour de barrage Algérie-Cameroun qui aura tenu toutes les promesses de suspense, jusqu’à la dernière minute ! Les plus téméraires parmi nous l’auront savouré jusqu’à la lie, tandis que les âmes sensibles, assurément en majorité, auront souffert le calvaire jusqu’à maturité. On a beau être « habitués », on pourrait quand même implorer le Ciel de réduire la fréquence de ces moments au bord de l’AVC et nous accorder plus souvent le répit mérité pour notre attachement indéfectible à cette valeur nationale que sont les LIC.

Avons-nous gagné parce que nous avons fait un superbe match ? Non ! Tout simplement non ! Si on peut s’accorder sur le fait que la prestation de nos Lions Indomptables était globalement meilleure qu’au match aller, reconnaissons que ce n’était toujours pas du petit lait. En témoigne une première mi-temps fade, décousue, où on avait l’impression que la volonté heureusement visible de faire bonne figure plombait les velléités de construction posée du jeu face à des Fennecs cette fois ouverts et moins défensifs. Peut-être est-ce l’apanage exclusif des experts de voir le fond de jeu conçu par le staff technique. Je n’en suis manifestement pas un… La deuxième mi-temps, par contre, après quelques ajustements, nous a semblé plus fluide.

Comme lors du mémorable match de classement de la CAN 2021 contre le Burkina Faso et la « remontada » camerounaise que nous conterons à nos petits-enfants, notre équipe est portée par son esprit de combativité devant la menace, le redoutable « hemle », et les fréquentes performances individuelles de haut niveau. Hier soir, c’était à un Andre Onana impérial, un dernier rempart des grands jours, que nous avons dû la qualification face à la domination quasi-constante de l’équipe nationale d’Algérie qui maîtrisait tactiquement le jeu, mais dont les attaquants se sont permis quelques maladresses finalement fatales.
Grâce au calme explosif d’Onana, que l’on voit obligé de modifier quelque peu son style de jeu lorsqu’il est dans la tanière, la défense brinquebalante pouvait tenir face aux assauts répétés de l’attaque algérienne. S’il est vrai qu’il a eu, comme nous tous, la chance que l’élan algérien soit brisé par le but refusé, n’oublions pas que c’est lui qui a eu la lucidité d’attirer l’attention des arbitres sur la main de Slimani avant ce but. Bien nous en a pris ! Je ne sais pas combien parmi nous et même sur le terrain peuvent prétendre avoir vu cette faute pour nous salvatrice.

Ceci dit, dans la continuité de la critique individuelle, Léandre Tawamba a démontré qu’il n’est pas seulement un bon joueur, mais un très bon joueur d’équipe, venant au secours tactique et physique de ses coéquipiers à maintes reprises. Il a su avec dextérité peser sur la défense adverse en la fixant, et aurait même pu plier le match s’il avait pu convertir en but sa magnifique tête piquée. J’ai, à la lecture de l’évaluation largement faite de lui qui, pourtant est plus performant dans le championnat d’Arabie Saoudite que …

Aboubakar Vincent, notre grand buteur, l’impression de revivre avec lui le phénomène André Onana, cet autre grand cru de la tradition exceptionnelle des goalkeepers camerounais, chez mes frères Camerounais et souvent Africains, à savoir : un gardien de but n’est bon que quand il n’encaisse jamais de but, un attaquant n’est bon que quand il marque un but à chaque match. Jusqu’au jour où le concerné nous « ferme la bouche »…

Et pourtant, en ce qui concerne les gardiens de but, on applaudit à quatre mains un Thibaut Courtois du Réal Madrid pour son grand match après qu’il a encaissé 4 buts lors du « Classico » espagnol face au FC Barcelone il y a 3 semaines… Ou bien, ce match inoubliable de l’icône Thomas Nkono où, homme du match, il avait pourtant encaissé lui aussi 4 buts avec l’Espanyol Barcelone face au Réal Madrid en 2004/2005 et perdu le match… Question de perspective, sûrement !

Dans le cas Eric Maxim Choupo-Moting, cette fois titularisé et enfin décisif, je découvre que l’appréciation de ses performances varie manifestement selon qu’on l’aime ou pas. Je déclare ouvertement mon admiration pour ce garçon, mais je me répète en toute objectivité : quand on l’exploitera sur plusieurs matchs de suite comme il faut, on se rendra compte de l’énormité de ses potentialités, malgré son âge avancé de footballeur. Comme au Bayern Munich qui l’a prolongé en connaissance de cause. C’est peut-être à cause de ses indiscutables qualités techniques, très au-dessus de la moyenne, qu’on oublie souvent sa combativité exemplaire et sa grande discipline tactique. C’est un des gagnants de ce duel de Blida !

Je me réjouis beaucoup de ce que tout le monde ait vu que nous avons en Moumi Ngamaleu et en André-Frank Zambo Anguissa de très bons joueurs, après les critiques à mon avis inutiles auxquelles ils ont été exposés notamment lors de la CAN 2021 à domicile. Comme quoi, parfois ce sont les absents qui ont raison. Vivement qu’ils rejoignent rapidement la tanière et s’y épanouissent davantage, maintenant qu’ils vont jouir du crédit de confiance de la grande masse.

Cela ne signifie pas du tout que Martin Hongla et Samuel Oum Gouet n’ont pas leur place dans cette équipe. Ils n’ont pas démérité face aux Fennecs ! Je pense même qu’ils ont rempli fidèlement le rôle qui leur a été donné dans le corset tactique des coachs, laissant entrevoir les capacités de notre milieu de terrain dans l’hypothèse d’une meilleure organisation. Nous avons donc des alternatives prometteuses dans ce département. Ne reste plus que, loin des dégagements fréquents et du jeu intempestif vers l’arrière, il devienne un soutien permanent pour notre attaque que ce soit par le biais de pistons actifs que dans l’axe.

J’aimerais attribuer une mention spéciale à Gaël Ondoua, la jeune recrue de Hanovre 96 en 2ème division allemande. Si le fruit porte la promesse des fleurs de ses 2 premiers matchs, voilà un sur qui le Cameroun pourra compter ! C’est tout le mal que je lui souhaite !

Ngadeu Ngadjui Michael n’a pas eu son meilleur jour hier, c’est sans appel. Cela ne me fera pas oublier ses loyaux services et la stabilité relative qu’il a procurée à la défense des LIC toute une année durant. Et que c’est bien lui qui, finalement, offre le but de la victoire de dernière minute contre les Fennecs à Karl Toko Ekambi qui, par ailleurs, n’était pas parmi les Lions Indomptables les plus visibles du jour…

De même, je ne m’en vais pas vouer aux gémonies les vaillants Fai Collins et Nouhou Tolo à qui tout n’a pas réussi cette fois. Quant à Ambroise Oyongo Bitolo, sa présence n’a porté aucun préjudice à notre équipe, sans plus. Heureusement que Jean-Charles Castelletto, sans être cette fois un soleil non plus, a assuré la continuité du service dans ce département arrière qui aura été notre tendon d’Achille, s’il fallait en désigner un ! Les lendemains seront meilleurs s’ils persévèrent.

Maintenant, c’est sûr, cette équipe n’est pas vraiment fameuse en ce qui concerne le plaisir de jeu et doit mieux travailler les engrenages. Espérons que le temps qu’elle a jusqu’au Mondial Qatar 2022 sera dûment exploité. Ceci est du ressort de l’encadrement technique qui vient de prendre les manettes de notre équipe nationale fanion, à la tête duquel siège Rigobert Song Bahanag. Cette qualification reluit définitivement sur lui aussi ! Néanmoins, restant honnête vis-à-vis de moi-même, je ne saurais lui attribuer le mérite de la victoire, car il ne peut raisonnablement pas avoir pu inculquer une quelconque philosophie de jeu à l’équipe en une dizaine de jours. Si, bien sûr, c’est bien lui qui a conçu cette philosophie. Ceci vaut aussi bien dans la défaite, comme au match aller, que dans la victoire, comme hier au match retour.

Ce n’est que le temps, rien que le temps, à côté des résultats, qui répondra à la question de savoir si le limogeage de Tony Conceiçao, dont il a hérité le groupe actuel, était opportun ! Sur 30-40 joueurs de haut niveau que nous avons de par le monde, surtout s’il réussit à raviver la flamme chez certains des cadors de notre équipe que ses prédécesseurs ont « savamment » su faire fuir, il est possible de créer la surprise avec un effectif percutant et au jeu plaisant. Je lui souhaite une bonne main !

Samuel Eto’o… Oui, l’actuel président de la FECAFOOT, vient de gagner avec cette qualification une bataille sur le chemin rocailleux vers la réalisation de son objectif déclaré : redonner au football camerounais sa grandeur. Il vient de gagner du temps dont il a absolument besoin pour rabattre le caquet à ses nombreux contempteurs et/ou rassurer ses encore plus nombreux supporters (ou groupies) quant à la justesse de la voie qu’il a tracée. Que d’embûches, auto-créées ou placées par qui sait ! Mais si c’est cela qui devait révéler la fougue du buteur invétéré des Lions d’antan, minoré des frasques indéniables, ce n’est pas moi qui le refuserait ! Évidemment, tant que le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) le laisse faire…

Il va de soi que la qualification des LIC pour la phase finale de la Coupe du Monde FIFA Qatar 2022 est, par ces temps difficiles sur beaucoup trop de plans dans notre cher pays, une manne tombée du ciel pour la politique en général et l’ordre gouvernant en particulier. C’est toujours ainsi. Du temps gagné ici aussi, avant que les problèmes vraiment importants nous rattrapent, ce qui sera inexorablement le cas. Ça, c’est un autre chapitre !

Pour finir, je pense aussi que beaucoup de commentateurs, en cas de défaite et d’élimination hier, eu égard à la grande émotivité qui caractérise le Camerounais, auraient dit exactement le contraire de ce qu’ils disent de positif aujourd’hui. Naturellement. Nous sommes Camerounais. Sur ce plan, seulement sur celui-ci, j’aspire à l’être un peu moins…

Sinon, allons au Qatar représenter dignement l’Afrique !

Fier d’être Camerounais, je suis !