Le ministre des Sports et de l'Education physique multiplie des actes qui pourraient sérieusement déstabiliser la tanière des Lions indomptables et compromettre la sérénité enfin retrouvée au sein de l'équipe fanion.
Alors que l'on croyait que le rôle d'un membre du gouvernement est de servir le peuple, voilà que le ministre des Sports et de l'Education physique (Minsep), Narcisse Mouelle Kombi, démontre le contraire au fil des jours. D'abord lors de la qualification des Lions indomptables à Blida en Algérie, les Camerounais ont été surpris de remarquer l'absence de leur ministre des Sports ce jour-là dans les tribunes. Plusieurs sources renseignent que Narcisse Mouelle Kombi ne croyait pas à une quelconque qualification du Cameroun pour la prochaine Coupe du monde. Surtout après le résultat défavorable de nos athlètes à Douala au match aller face à l'Algérie. Le Minsep, qui devrait plutôt galvaniser ses enfants, a laissé la tâche au président de la Fecafoot qui n'a ménagé aucun effort pour rassurer les Lions du soutien de la Nation. À la suite de cette qualification héroïque, le Minsep n'a jamais su justifier son absence à Blida.
L'autre fait marquant qui interroge sur les visées réelles de Mouelle Kombi, est la diffusion dans les réseaux sociaux des primes des Lions indomptables après la dernière Can organisée par le Cameroun. Un responsable du ministère des Sports qui a requis l'anonymat, précise que le document a été publié dans les plate-formes numériques sous ordre du ministre. Cet acte malveillant a semé le doute au sein de l'opinion et a créé une sorte de suspicion à l'égard des responsables de la Tour de Tsinga.
Ce n'est pas tout. Lors de la qualification des Lions A' à Garoua pour le CHAN Algérie 2023, le public camerounais a encore été surpris de l'absence du ministre des Sports au stade Roumde-Adja. Ses plus proches collaborateurs, soufflent au reporter du Temps, que le ministre ne croyait pas à une qualification de nos Lions A prime. La surprise fut désagréable pour lui, puisque ces jeunes, galvanisés par l'exécutif de la Fecafoot, ont arraché leur qualification après une rencontre âprement disputée. Plus curieux, c'est le silence assourdissant qui a suivi cette qualification du côté du ministère des Sports. Très prompt à publier dans ses pages officielles sur les réseaux sociaux lorsqu'il s'agit de l'inauguration de salon de coiffure d'une "influenceuse", Narcisse Mouelle Kombi n'a pas adressé un message de félicitations au Lions A'.
Mariage incestueux
Plus grave, le ministre Kombi Mouelle, a reçu il y’a deux jours le patron du Coq Sportif et avec Yannick Noah. Cet équipementier faut-il le rappeler, est en mauvais termes avec le Cameroun. Et selon plusieurs sources, le Coq aurait engagé une procédure judiciaire contre le Cameroun auprès du tribunal de Nanterre. En clair, l'équipementier français est en front contre le Cameroun. Mais d'où vient-il qu'une entreprise qui attaque notre pays devant des juridictions étrangères, se voit dérouler le tapis rouge par nos officiels ? Comment tout un ministre des Sports, qui est sensé protéger les intérêts du pays, compose avec ceux qui attaquent le Cameroun en justice ? En quelle qualité le Minsep a-t-il reçu le patron du Coq sportif et Yannick Noah ? Cette firme française avait-elle un contrat avec le Minsep ou avec la Fecafoot ? L'on est encore plus surpris d'apprendre que sous la conduite du Minsep, le directeur de Coq Sportif, Marc-Henri Beausire, a été reçu il y a deux jours à la présidence de la République. L'étonnement et l'indignation des Camerounais sont amplement justifiés. Et tous ces éléments sonnent et résonnent comme un aveu de concussion au sommet. "Je crois que Mouelle Kombi est un actionnaire de Coq Sportif, sinon je ne vois pas en quelle qualité il a pu recevoir des gens que notre pays a chassés", estime un cadre du ministère des Sports sous le couvert d'anonymat. "Sa témérité à défendre l'équipementier français explique clairement qu'il a des intérêts dans cette société", poursuit notre source.
De nombreuses personnes au sein de l'opinion trouvent même le Minsep très maladroit. "Est-ce qu'un ministre français peut recevoir une entreprise que le pays a chassé pour non respect des clauses du contrat ?", s'interroge un membre du comité central du RDPC, le parti au pouvoir.
Déstabiliser la Fecafoot
Cette démarche du Minsep n'est pas anodine. En fait, c'est la Fecafoot qui est visée. Avec le concours de quelques activistes des réseaux sociaux, le travail de sape de la dynamique impulsée par la Fecafoot pour honorer le Cameroun à la prochaine Coupe du monde est désormais en marche. Mais comme un roseau qui plie mais ne rompt jamais, l'exécutif de la Fecafoot, sous la conduite sage de Samuel Eto'o, a su jusqu'ici résister aux tempêtes dont certaines sont initiées par des pontes du régime de Yaoundé. Et qu'on se le dise clairement, si ce capharnaüm qui pue l'ingérence persiste, la Fifa n'aura pas d'autre choix que de suspendre le Cameroun. Et à quelques mois de la Coupe du monde, tout le monde s'accorde à dire que les multiples actes du Minsep entament gravement les chances de réussite de la participation camerounaise à ce prestigieux rendez-vous de football mondial. Mouelle Kombi apparaît donc comme une menace lancinante pour notre équipe national, mais aussi pour le football camerounais. À cette inquiétude justifiée, il est nécessaire de le stopper, de l'éloigner de la tanière, voire de lui interdire le voyage du Qatar.