Actualités of Tuesday, 19 November 2024

Source: Le Messager

Littoral : Dissensions autour de la dotation générale de fonctionnement

Un état avancé de pourrissement de la ville inquiète Un état avancé de pourrissement de la ville inquiète

Entre la Mairie de la ville de Douala et la Commune d’arrondissement de Douala 3e en particulier, mais de manière générale avec les communes du Wouri, ce n'est point la lune de miel. Le cadre actuel de vie des populations de Douala, ville en état avancé de pourrissement et de dégradation, dégradation au regard des axes principaux de développement d’une ville que sont la voirie, l’éclairage public, la collecte des ordures ménagères, le désordre urbain, la mobilité et les transports dans la cité, etc, ne sont pas pour arranger la situation.

Un état avancé de pourrissement de la ville qui, selon certains observateurs, fait regretter l’ancien statut de la délégation du Gouvernement qui dirigeait la Cud sans autant de vagues. Dans une correspondance adressée le 30 octobre 2024 au Maire de Douala 3e, Roger Mbassa Ndine, actuel Maire de la ville de Douala, justifie le paiement partiel à la Commune d’Arrondissement de Douala 3e d’une enveloppe de 200 000 000 (deux cents millions) de Francs Cfa représentant une avance de la dotation générale de fonctionnement annuelle de cette mairie, qui revient de droit et à titre obligatoire à toutes les communes d’arrondissements du Wouri. Dotation qui devrait être versée trimestriellement, pénalisant par le fait même le déploiement des communes d’arrondissements qui gèrent la proximité des populations.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, cette dotation mise à la disposition des Communes d’Arrondissements du Wouri par la Cud (Mairie de la ville) en application de l’Arrêté N° 000011/A/Minddevel du 16 février 2021 fixant les modalités d’indexation et de reversement de la Dgf allouée aux communes d’arrondissements par la Communauté Urbaine de rattachement sert, selon les maires des communes d'arrondissements, d’instrument majeur de chantage du « Super Maire » à l’endroit à leur endroit. « Un puissant levier de domination à forte odeur de défiance politique, Roger Mbassa Ndine sollicite de façon martiale du Maire de Douala 3e la présentation des Comptes d’emplois et des mémoires de dépenses des exercices précédents. Alors que lui-même reçoit plusieurs dotations venant d’autres administrations à l’instar des C.A.C., produit-il un compte d’emploi ou un mémoire de dépenses au Feicom ? » , s'interroge un maire.

En définitive, « ce comportement inexplicable contraire à la légalité et incompatible à la gestion harmonieuse de la cité, à la veille des échéances électorales n’induit-il pas des velléités et ambitions cachées ? » , se questionne ce maire, cadre du parti du flambeau ardent. Pour les personnes en charge des questions de la finance publique, la posture de Gendarme des Comptes adoptée par le Maire de la ville à l’endroit du Maire de Douala 3e étonne et appelle à plus d’un commentaire.

Le maire de la ville produit-il au Feicom et autres administrations les différents comptes d’emplois ainsi que les mémoires de dépenses des dotations affectées à la Mairie de la Ville ? N’agit-il pas de mauvaise foi à l’endroit du Maire de Douala 3e qui serait un potentiel challenger à la tête de la Mairie de la ville de Douala ? Son tacle irrégulier à l’endroit des Maires d’Arrondissement ne mériterait-il pas d’un carton rouge ?

N'est-ce pas tout simplement un stratagème pour détourner tout simplement l’attention des populations sur les nombreux chantiers entrepris et non exécutés lors de son mandat en cours ? Autant d'interrogations que des spécialistes des questions de la finance publique, les environnementalistes et les urbanistes se posent. Joint par nos soins une source proche du cabinet du super maire démonte toutes ses accusations et évoque plutôt un « acharnement inutile et malsain » . Une chose est certaine et ne souffre d'aucune contestation : La ville de Douala ne paye pas de mine à l'orée de la prochaine élection présidentielle. Outre les routes jonchées de nids de poules, artères entières sans éclairage public, montagnes d’ordures à ciel ouvert, gigantesque désordre urbain, la réalité laisse pantois.