Actualités of Friday, 29 January 2016

Source: cameroon-info.net

Livre sur l'alternance: Célestin Tagou revendique la paternité de l'idée

Joseph Owona Joseph Owona

Célestin Tagou n’accuse pas l’ancien ministre de plagiat. Mais l’enseignement à l’Université catholique d’Afrique centrale estime qu’en publiant en 2015 chez l’Harmattan « Les systèmes politiques précoloniaux au Cameroun », Joseph Owona aurait dû prendre en compte tous les travaux de recherches conduits avant son livre. Célestin Tagou dit notamment avoir publié en 2013 un article scientifique qui exposait la même idée. L’universitaire a été interviewé par le quotidien Mutations.

 Il affirme : «… je me suis réjouis du fait qu’enfin un maître emboite le pas aux pistes de solutions qui sont au centre de mes préoccupations épistémologiques et de mes démarches scientifiques depuis plus d’une décennie. Mais à la lecture de l’ouvrage en question, je me suis rendu compte que mes travaux sur la même approche ne figurent nulle part dans les références. Il était donc juste que le monde académique et l’opinion sachent que mes travaux scientifiques dans lesquels je propose cette solution pour les pays africains en général et plus précisément pour notre pays le Cameroun sont antérieurs à la publication du Prof. Joseph Owona. (…) j’ai publié Managing ethno-regionaldiversities in African states: Western peaceparadigms versus Africanpeacephilosophy and a politicalway out dans le 3° numéro de Mapinduzi Journal portant sur Identity and governance in Africa en 2013 à Berlin. A partir de la page 153 de cet article, j’actualise mon modèle théorique de la Democratie Rotative entre les régions au Cameroun en tenant compte non seulement de la nouvelle donne sociopolitique et institutionnelle, mais aussi et surtout de l’évolution de l’esprit, du temps et du niveau de culture politique dans notre pays.  Au vue donc de l’antériorité de mes travaux et de mes publications, je revendique la paternité intellectuelle et morale de l’idée de rotation du pouvoir suprême entre les régions à la tête des Etats africains en proie aux irrédentismes et irréductibles replis ethno-régionaux ».

Pour le plaignant, il s’agit plus d’un manque de rigueur scientifique que d’une tentative de plagiat. « A la lecture de l’ouvrage du Prof. Joseph Owona, je ne parlerais pas de plagiat en mon âme et conscience, mais plus d’une faute méthodologique dans la démarche scientifique. Le professeur a eu la même idée que moi. Il lui a juste manqué le respect de la rigueur scientifique qui aurait voulu qu’il se rassura d’abord qu’aucun autre chercheur a eu à énoncer et formuler l’idée avant lui », déclare-t-il.

Approché par Mutations, Joseph Owona se défend : « Je n'ai jamais lu ce monsieur. Si je l'avais lu, je l'aurais cité, comme je l'ai fait pour tous ceux qui ont travaillé dans ce champ d'étude. Peut-être, il a réalisé des travaux qui ne sont pas de réputation publique. Avez-vous lu ses travaux? Moi, honnêtement, je n'en ai pas connaissance », conclut-il.

Jean-Marie Nkoussa