De passage à la Chambre basse du Parlement le 23 juin 2017, le Premier Ministre a été interrogé sur plusieurs sujets d’actualité.
Les grands projets n’avancent pas assez rapidement au Cameroun. C’est le sentiment partagé par les députés de l’Assemblée Nationale qui n’ont pas manqué de le faire savoir au Chef du gouvernement. Philemon Yang était de passe à l’hémicycle de Ngoa-Ekellé vendredi dernier. Il a dû s’expliquer sur les retards qu’accusent plusieurs projets d’envergure.
Le sujet figure dans la Une de La Nouvelle Expression (LNE) parue le 27 juin. Le Premier ministre a d’abord été interpellé sur le projet de construction de 10 000 logements sociaux. Le député RDPC de l’Océan, Martin Oyono, a voulu savoir où en est le projet annoncé pompeusement par le gouvernement.
A ce jour, fait remarquer LNE, uniquement 1500 logements sont disponibles pour 25 milliards de FCFA de dépenses. Or, la première phase du projet prévoyait 1875 logements à Yaoundé et 1175 à Douala. Selon le PM, le blocage réside dans le financement.
« Le coût prévisionnel de cette phase était estimé à environ 70 milliards FCFA. Ainsi, l’enveloppe de 25 milliards FCFA mise à disposition par le Crédit Foncier du Cameroun ne constituait qu’une tranche qui devrait être confortée par des déblocages complémentaires en vue de l’évolution des travaux. Il est par conséquent compréhensible que cette enveloppe consommée entièrement à ce jour, n’ait pas permis de couvrir toutes les charges liées à la livraison de 1875 logements sociaux à Yaoundé. Pour être précis, il est nécessaire de préciser qu’une enveloppe supplémentaire de 15 milliards FCFA s’est ajoutée à la dotation initiale de 25 milliards. Ce qui porte le financement à 39 milliards FCFA, pour un taux d’exécution global des travaux d’environ 73%. Les travaux d’habileté supervisés par la MAETUR sont en cours d’exécution afin d’accueillir les premiers occupants de ces résidences. Le taux moyen d’exécution de ces travaux est de 85% », a expliqué P. Yang.
La Représentation nationale a ensuite voulu comprendre pourquoi les montants avancés pour la construction des stades de la CAN 2019, sont supérieurs à ceux des pays voisins. Comparaison n’est pas raison, a dit en substance le PM.
« Il est risqué d’établir des comparaisons d’un pays à un autre dans la mesure où, le contexte et les données liées à la réalisation de ces projets ne sont pas toujours identiques…Une comparaison ne saurait limiter le coût des infrastructures. Elle doit prendre en compte leur envergure, le mode de financement et les délais d’exécution », a-t-il fait savoir.
La construction du Complexe sportif d’Olembe va coûter 160 milliards FCFA tandis que 166 milliards de FCFA devraient être dépensés pour le stade de Japoma à Douala. Le Chef du gouvernement a tenu à préciser que ces infrastructures ont un caractère multifonctionnel.
P. Yang a par ailleurs dû s’expliquer sur la récente revendication d’arriérés de salaires par les enseignants. Il a déclaré à ce sujet que « le gouvernement a fait une projection budgétaire pour la prise en charge de tous les diplômés des Ecoles normales supérieures. Je précise, a-t-il dit, que l’intégration des diplômés de ces Ecoles bénéficie d’une avance de solde correspondant aux tiers de leur salaire de base. Les revendications observées ces derniers temps portaient notamment sur la prise en charge intégrale. Dans le respect des prévisions budgétaires, presque 10 000 enseignants ont été intégralement pris en charge au mois d’avril 2017. Un système de programmation mensuelle a été mis en place. Ceci permet la résorption progressive de ces rappels en fonction des contraintes budgétaires ».
Le PM a également été questionné sur le processus de décentralisation, jugé lent. Il a indiqué qu’une étude validée par le Conseil national de la décentralisation a mis en exergue les conditions satisfaisantes du rythme de transfert des compétences par l’Etat aux communes.