Actualités of Tuesday, 2 July 2024

Source: Cameroon Tribune

Lorsque Fame Ndongo était le coordonnateur de Cameroon Tribune, le tout premier

Jaques Fame Ndongo, coordonnateur de Cameroon Tribune à l'époque Jaques Fame Ndongo, coordonnateur de Cameroon Tribune à l'époque

Saviez-vous que le ministre d'Etat, ministre de l'Enseignement supérieur, Pr Jacques Fame Ndongo, était le tout premier Coordonnateur de la rédaction de Cameroon Tribune ? En ce jour d'anniversaire, nous vous proposons son
témoignage paru dans CT de ce 1er juillet.


« Nous étions jeunes, nous étions frêles, nous étions passionnés. Nous étions « fous ». Nous aimions le journalisme. Et il nous le rendait bien. Nous étions des vedettes… sans grosse tête. Le leitmotiv était lapidaire et binaire : responsabilité et maturité, malgré le jeune âge (nous sortions à peine de l’adolescence et des bancs étincelants de l’Université étrangère ou nationale, selon les cas). « L’occasion était belle, il nous la fallait chérir… » (Pierre Corneille).

Le 1er juillet 1974, Cameroon Tribune sortait des fonts baptismaux. Le ministre François Sengat Kuo (poète et diplomate, Secrétaire général adjoint de la présidence de la République, M. Paul Biya étant ministre d’Etat, Secrétaire général depuis 1972) assumait les fonctions de Président du conseil d’administration de la Société Camerounaise de Publications (SCP), ancêtre de la Sopecam ; M. Florent Etoga Eily (haut fonctionnaire au Secrétariat général de la présidence de la République) officiait ès qualités de Directeur général de la SCP.

M. Engelbert Ngog Hob (journaliste diplômé de l’Ecole Supérieure de journalisme de Lille en France) occupait les fonctions de Directeur rédacteur en chef de Cameroon Tribune M. Jacques Fame Ndongo (diplômé de l’ESJ de Lille, licencié ès lettres puis diplômé d’études supérieures ès lettres) était le coordonnateur de la rédaction (anglaise et française) avec pour adjoint M. Peter Mabu (diplômé de l’Ecole Supérieure Internationale de journalisme de Yaoundé, 1ère promotion). Un mois après, il sera nommé coordonnateur de la rédaction de langue française et M. Peter Mbu deviendra le coordonnateur de la rédaction de langue anglaise.

Trois assistants techniques français nous assistaient : M. Jean-Louis Dariel (qui venait de France Soir), pour la coordination, Benoit Catrisse et Daniel Flamant, pour le secrétariat de rédaction.

La rédaction était constituée de jeunes et talentueux lauréats de l’ESJ de Lille, de l’Institut supérieur des sciences et techniques de l’information de Tunis, de l’Ecole Supérieure Internationale de journalisme de Yaoundé (1ère promotion, 1970-1973), des écoles supérieures de journalisme de Grande-Bretagne et des USA. Il s’agit de MM Jean Mboudou, Patrice Nyano, William Esap Ebong, Jenkins Mote, Alexandre Owona, Etoundi Bibegele, Kamsu Tchuenkam, Joseph Bela Nga, Jean Fotso Mabouop, Jean Ngandjeu, Martin Soua Ntyam, Claude Mvé Mintsa, Casimir Datchoua Soupa etc). Ils étaient, soit chefs de rubrique (MM Nyano, Jean Mboudou, Jean Ngandjeu, Etoundi Bibegele, Jenkins Mote, Esap Ebong etc) soit Secrétaires de rédaction (Alexandre Owona, Martin Soua, Ntyam, Benoit Catrisse, Daniel Flamant…), soit reporters.

Il y avait aussi des stagiaires de l’ESIJY (Paul-Célestin Ndembiyembe, Henri-Paul Bolap, Julie Bassega, Achille Hanglog, etc qui étaient de la 3è promotion : 1972-1975, 2è année) avant leur départ pour des stages professionnels en France, au Canada et aux USA). Les reporters photographes n’étaient pas en reste (Clément Tjomb, Jean-Gaston Andang…).

C’était un défi, une gageure, une belle aventure. Un pari : offrir au public un produit attractif et esthétique (journal quotidien de 12 pages dont 4 en anglais, 8 en français) sous-tendu par la vérité, l’objectivité et la fidélité aux Institutions de la République, non sans oublier l’épée de Damoclès qui était suspendue sur nos têtes (ne pas nous éloigner d’un seul iota de la ligne éditoriale de Cameroon Tribune, dans le contexte bonapartiste du Parti unique). A l’époque, il n’y avait ni Internet, ni informatique, ni ordinateur, ni même photocopieur. C’était le bon vieux temps de la typographie. Qui sait aujourd’hui ce que veut dire le mot « typomètre » ?

Je vous parle d’un temps que les moins de cinquante ans ne connaissent pas. Cameroon Tribune a évolué, à une vitesse exponentielle. Et c’est une plus-value extraordinaire et fascinante pour le monde de la presse. Mais, comme dirait Anatole France, « les changements, même les plus souhaités, ont toujours leur mélancolie ». Parlez-moi d’un rêve… »