Au cameroun, il est considéré comme le « ministre du ciel, de la terre et de la mer ». L’actuel ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT), Louis Paul Motaze, diplômé de l’Ecole nationale de l’Administration et de la Magistrature (ENAM), est l’un des rares membres du gouvernement, sinon le seul, à avoir fait des va-et-vient entre un poste ministériel et un autre.
Nommé ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire début septembre 2007 après 8 ans passés à la tête de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS), il part de ce ministère le 9 décembre 2011 pour occuper les fonctions de secrétaire général du premier ministre.
D’aucuns ont fait de lui un « premier ministre bis », véritable coordonnateur de l’action gouvernementale. A la faveur d’un autre décret présidentiel du 2 octobre 2015, Louis Paul Motaze retourne au MINEPAT. Homme-clé du régime de Paul Biya, il est celui qui pilote les grands projets structurants de ce dernier (autoroutes, complexe industrialo-portuaire, barrages) financés à des centaines de milliards de f cfa.
Louis Paul Motaze a également le privilège d’être membre de la famille présidentielle : « neveu de la première femme du chef de l’Etat, chez qui il a longtemps logé lorsqu’il était étudiant, il fut recommandé à Pierre Désiré Engo par l’ex-première dame, Jeanne Irène Biya lorsque son protégé a voulu quitter la camship (son premier employeur après sa sortie de l’Enam) pour intégrer la Camair.
C’est Pierre Désiré Engo, comme administrateur de la Camair (dans le capital de laquelle la Cnps avait des participations) qui a «parrainé» le passage de Louis Paul Motaze de la camship à la Camair, puis s’est assuré de sa promotion au poste de directeur commercial de la défunte compagnie nationale aérienne.
En ce qui concerne l’état de sa fortune, il suffirait simplement de comparer «l’enrichissement» de Louis Paul Motaze en l’espace de 6 ou 7 années à la tête de la Cnps… », expliquait il y a 5 ans dans une interview Joël Didier Engo, l’activiste camerounais basé en France et fils de l’ancien directeur général de la Cnps, Pierre Désiré Engo. Le magazine panafricain JeuneAfrique en a fait récemment un prétendant sérieux à la succession de paul biya.