Actualités of Tuesday, 14 December 2021

Source: Cameroon Tribune

Lutte contre l’insécurité à Yaoundé : le quadrillage se resserre

Lutte contre l’insécurité à Yaoundé Lutte contre l’insécurité à Yaoundé

Depuis deux semaines, des quartiers sont passés au peigne fin par des équipes mixtes de la police et de la gendarmerie nationale en vue de sécuriser la capitale.

Ce vendredi 26 novembre 2021, les lève-tôt du quartier Fougerolles, dans l’arrondissement de Yaoundé V, sont surpris de tomber nez-à-nez avec des escouades de policiers et de gendarmes aux différentes entrées de leur quartier. Le dispositif est impressionnant : des camionnettes et des camions chargés d’éléments de forces de l’ordre armées.

Au fil des minutes, des renforts ne cessent d’arriver. « Nous avons d’abord “‘cru qu’il y avait un incident menaçant la paix dans notre zone. C’est le matin venu que nous avons compris que les mouvements observés un peu plus tôt étaient annonciateurs d’une rafle : ”quelque chose qui n’est jamais arrivé dans ce quartier depuis 25 ans que je l’habite », rapporte un riverain.

Depuis deux semaines, de fortes équipes composées d’éléments de la police, de la gendarmerie nationale et de la brigade du quartier général se déploient dans les quartiers de Yaoundé pour des opérations de bouclage (rafles). Pour ces descentes, pas moins de 500 éléments ont été mobilisés. L’objectif étant de rechercher les principaux vecteurs de la criminalité tant sur le plan personnel (criminels recherchés sous renseignement et évadés de prison) que matériel (armes à feu, stupéfiants et autres).

Et rien n’est fait au hasard. « Le quartier à boucler est désigné par le gouverneur de la région du Centre et ce choix n’est pas anodin. Préalablement, le délégué régional de la police et le commandant de la Légion de la gendarmerie du Centre ont mis à la disposition de l’autorité administrative une liste des secteurs criminogènes de la ville. La particularité étant que le lieu à boucler reste secret pour éviter des fuites. C’est lors du rassemblement que les éléments sont informés du lieu », confie une source bien introduite. C’est à 3h du matin que les forces de maintien de l’ordre se déportent dans la zone ciblée et forment une ceinture à toutes les entrées. Entre 3h et 6h du matin, si l’accès au quartier est libre, en sortir est par contre interdit.

A 6h, débutent alors les fouilles dans les domiciles. « A ce stade des opérations, la moisson est fructueuse. Des gens ne possédant pas de CNI ont été déférés pour défaut de cette pièce d’identité. Et certains propriétaires de véhicules et motos sans documents sont actuellement gardés à vue pour enquête. Sans oublier certains détenteurs d’objets compromettants et de stupéfiants », ajoute notre source.

Le déploiement des hommes en tenue dans les quartiers reçoit un accueil positif de la part des populations. « Même si certaines estiment qu’on viole leurs droits, la plupart des populations sont contentes de ces descentes. Elles nous demandent de venir régulièrement parce que cela a un effet dissuasif et va chasser les bandits de leurs quartiers », indique-t-il. A ce jour, les quartiers Ekounou, Cradat, Bonamoussadi, Obbi, Tsinga Elobi et Nkolondom, entre autres, ont déjà été visités.

Au-delà de ces opérations de bouclage, des contrôles mixtes se multiplient également sur tous les différents axes routiers de la ville. Passagers et véhicules sont également passés au crible. Face à l’insécurité grandissante dans le pays et dans la perspective des fêtes de fin d’année ainsi que de la CAN, cette instruction du gouverneur de la région du Centre vise à renforcer la sécurité dans la ville de Yaoundé.