Actualités of Thursday, 14 April 2022

Source: www.camerounweb.com

Lycée bilingue de Kibri : une élève violée à tour de rôle par un gang de pornographes

Certains élèves sont accusés de viol Certains élèves sont accusés de viol

• Une trentaine d’élevés font partie des réseau de pornographie

• Certains élèves sont accusés de viol

• Ils sont déférés devant le procureur de la République


La trêve aura été de courte durée. Le Lycée bilingue de Kribi fait encore parler de lui dans un nouveau scandale sexuel. Au moins 30 élèves accusés de pornographie ont été livrés à la justice il y’a quelques jours. Certains d’entre eux ont été purement et simplement déférés devant le procureur de la République le mardi 12 avril 2022, rapporte Mimimefo.info.

Cette fois-ci ce n’est plus une affaire d’adolescents pervers surpris en plein ébat sexuel. Il s’agit d’une affaire criminelle. Tout est parti d’une dénonciation faite par une élève auprès du surveillant général de l’établissement. La jeune fille accuse certains de ses camarades d’avoir abusé sexuellement d’elle.
Le lycée bilingue de Kibri déjà réputé pour ses affaires de mœurs, les forces de l’ordre prennent l’affaire au sérieux et ils n’ont pas été déçus. Le lycée abrite un grand réseau de pornographie.
« Les investigations ont permis de réaliser que des élèves s’adonnaient à des parties de sexe dans des hôtels et autres lieux et prenaient le soin de filmer leurs ébats qui étaient ensuite commercialisés dans l’établissement ou encore sur les réseaux sociaux », rapporte Mimimefo qui précise qu’ une trentaine d’élèves ont été interpellés. De nombreuses photos et vidéos récupérées.
Le média rapporte que le présumés auteurs de viol sur ont été déférés devant le procureur de la République.
Temple de sextapes et partouzes
Le proviseur du Lycée bilingue de Kribi est dépassé par les comportements indécents de ses apprenants. Dans une nouvelle vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, les élèves de Maurice Noah en tenue scolaire se livrent à des pratiques sexuelles sous le regard amusé de leurs camarades. Danses érotiques, fellations, caresses tout y est.


En colère, le proviseur Maurice Noah avait convoqué une dizaine d’élèves en conseil de discipline.



Au coeur du business des s3xtapes et nudes

Les sextapes et les nudes ont pris place dans les habitudes des Camerounais. Avec la démocratisation des smartphones, ils sont de plus en plus nombreux à enregistrer leurs moments d’intimité. Des contenus érotiques privés qui se retrouvent parfois sur la Toile, alimentant le buzz dans une société de plus en plus voyeuriste.

Un nude, une vidéo d’une célébrité ou d’un anonyme en pleins ébats sexuels sur les réseaux sociaux, le phénomène est devenu récurrent au Cameroun. Avec la forte pénétration des smartphones dans le pays, beaucoup se sont lancés dans la pornographie amateur en filmant des séquences de leurs relations intimes.

Une tendance qui tend à rentrer dans les habitudes locales. Étudiante dans une école de formation à Yaoundé, Jessie S avoue avoir dans son téléphone des photos et vidéos plutôt osées.

«J’ai cette habitude de faire des photos de moi toute nue. Il m’arrive de les effacer juste après ou de les conserver pendant quelques jours. C’est seulement pour mon plaisir à moi. J’ai déjà également enregistré un moment d’intimité avec mon compagnon. C’était une belle expérience», confie-t-elle à Sputnik.


Des contenus qui se retrouvent sur la Toile


«C’est vrai que j’ai déjà réalisé une sextape mais j’ai effacé la vidéo moins de trente minutes après, craignant que quelqu’un d’autre ne tombe dessus parce que je suis du genre négligeant», avoue Claude Kuete, commerçant à Yaoundé. Si certains se sont mis en scène volontairement, d’autres sont tout simplement pris au piège malgré eux par leur partenaire. Beaucoup, comme Amélie NG, jeune caissière dans un supermarché à Douala, en ont souffert.

«J’étais tombée sur une image de moi en pleins ébats sexuels avec mon petit ami de l’époque dans un groupe WhatsApp. Il l’avait enregistrée sans mon consentement. Le pire, c’est que l’on ne voyait que mon visage, je ne saurais dire comment c’est arrivé là», confie-t-elle à Sputnik.

Des images qui finissent par se retrouver malheureusement sur la Toile, souvent à la suite d’une mauvaise manipulation ou la perte de son téléphone. Personnalités publiques comme citoyens lambda, beaucoup se sont réveillés un matin en constatant que des photos ou des vidéos indécentes d’eux circulaient sur Internet.

Fin 2019, par exemple, une sextape du footballeur international camerounais Clinton Njié a fait irruption sur le web, suscitant un buzz monumental. Un fait attribué par ce dernier, à l’époque, à une mauvaise manipulation de son téléphone.


Smartphone, le carburant du voyeurisme?


Ainsi, la Toile est devenue, depuis le boom des réseaux sociaux, une galerie d’images et de vidéos pour adultes. Seulement, comment expliquer cette tendance qu’ont les Camerounais à filmer les séquences de leurs ébats sexuels?

Décryptant ce phénomène devenu viral, le Dr Nobert Nadje, psychosociologue et enseignant à l’université de Douala, souligne que «ces pratiques ne sont pas coutumières de la manière africaine de faire les choses. Il faut les inscrire dans une logique de globalisation car l’Afrique est très influencée par l’Occident».



«Ce phénomène est également à inscrire dans le fantasme humain. C’est ce que l’on appelle, en psychologie, les états de perversion qui procurent au sujet un sentiment de bonheur et même de supériorité. De ce fait, avoir un rapport sexuel peut être considéré comme un exploit et l’homme qui filme ses ébats sexuels veut fournir la preuve de cet exploit-là», renchérit-il au micro de Sputnik.

Si la possession d’un smartphone fait partie des éléments déclencheurs de ce type de fantasme, les mobiles sont à aussi rechercher, selon le psychosociologue, «dans le registre de l’effet de mode. Car c’est un phénomène très actuel. Beaucoup de personnes ont déjà essayé de se prendre en photo ou en vidéo, même si elles n’ont pas publié».

Des contenus qui trouvent preneurs dans une société de plus en plus voyeuriste, où le «tout-montrer» est désormais à la mode. Si le phénomène des sextapes est récent au Cameroun, cette pratique devenue monnaie courante met à nu, de l’avis de l’expert, une autre facette de la sexualité de plus en plus débridée dans un pays où toute pudeur semble avoir disparu.