Des consignes claires ont été données par les autorités pour que les élèves qui tombent enceinte en plein cursus puissent être mieux surveillées et ne soient pas exclues, ni ne fassent pas l’objet de moquerie acerbe. Au lycée classique et moderne d'Ebolowa, le proviseur Pierre-René Ossombé raconte l'accueil réservé aux élèves enceintes de son établissement.

Comment se passe le retour des élèves enceintes dans votre établissement scolaire ?

Cela se passe de manière tout à fait normale. Notre réaction a été de ne pas faire de ces enfants, des élèves entièrement à part. Nous avons voulu qu'elles se comportent également comme tous les autres élèves de l'établissement. Une fois que nous avons sensibilisé leurs camarades lors des cérémonies des levées de couleurs en leur répercutant la décision de madame le ministre des Enseignements secondaires.

Non sans que cela ait comme objectif d'encourager les élèves à porter des grossesses, mais nous avons dit aux élèves que vos camarades, il peut arriver qu'elles soient enceintes mais elles ne doivent pas se sentir marginalisées dans l'établissement. Donc, ce sont des élèves qui sont des enfants à part entière dans l'établissement. Seulement que nous avons des dispositions particulières lorsque la grossesse évolue déjà.

Quelles sont justement ces dispositions ?

Ces dispositions c'est que, nous sommes en contact avec les parents. Que les parents nous donnent l'évolution de la grossesse, nous rassurent que la grossesse est suivie à l'extérieur de l'établissement par les parents de manière à ce que les enfants soient mis à l'abri d'un certain nombre d'activités que nous menons ici.

Le sport, certaines punitions, certains travaux. Nous ne distinguons pas si elles sont enceintes ou pas, nous voulons tous les prendre comme des élèves. Mais lorsque nous avons l'évolution de la grossesse avec les parents, nous connaissons. Nous avons un dossier médical qu'on nous présente.

Nous avons une infirmerie qui suit et les surveillants généraux. Ils savent que l'élève doit être épargnée d'un certain type d'activités dans l'établissement et en particulier, la pratique du sport et certaines punitions lorsque l'enfant arrive en retard.

Comment est-ce que ces élèves enceintes sont accueillies par leurs camarades ?

Je dois avouer que l'accueil est aussi normal. Elles ne se sentent pas marginalisées. Elles ne sont pas dans une honte particulière. C'est des enfants qui sont intégrés normalement. On ne ressent rien de particulier concernant les élèves qui sont enceintes.

Mais je dis toujours que chaque fois que nous avons l'occasion pour leur parler, nous disons que ce n'est pas pour encourager les grossesses en milieu scolaire mais nous devons prendre cela comme des accidents et non comme des activités ordinaires dans un établissement scolaire.

Donc, je ne pense pas qu'il y a un accueil particulier qui est réservé à ces élèves enceintes par leurs camarades. Elles sont intégrées dans l'établissement et fonctionnent normalement avec leurs camarades.

Elles prennent les mêmes enseignements. Elles sont sur la cour, à la cantine, elles se baladent dans l'établissement. Je ne pense pas que les camarades ont un regard particulier, un regard honteux posé sur ces dernières.