Actualités of Wednesday, 19 April 2017

Source: journalducameroun.com

Médecins sans frontières accuse l’armée camerounaise

Camp des Réfugiés de Minawao Camp des Réfugiés de Minawao

L’organisation décrie le rapatriement forcé des réfugiés nigérians perpétrés par le Cameroun.

Médecins sans frontières (Msf) a fait une sortie ce 19 avril au sujet du rapatriement forcé des réfugiés nigérians par le Cameroun. En toute subtilité, l’organisation s’inquiète des pressions alimentaires ayant cours dans le Nord-est du Nigeria, où des milliers de personnes ont trouvé refuge. Ces populations fuient les violences liées à la guerre contre Boko haram mais, elles sont surtout ramenées de force dans leur pays, le Nigeria, déplore l’organisme.

« A Banki, une autre ville éloignée située près de la frontière camerounaise, Msf a vu, à plusieurs reprises en 2016 et 2017, des nigérians qui avaient cherché refuge au Cameroun être renvoyés dans leur pays par l’armée camerounaise », dit le communiqué de Médecins sans frontières. « Nous vivions à Kolofata (Cameroun) depuis plus d’un an et un jour ils ont décidé de renvoyer les gens au Nigeria sans explication. Nous ne leur avons pas demandé de nous renvoyer dans notre pays, ils nous y ont forcés. Nous n’avions pas le choix », a expliqué un réfugié nigérian à Banki. MSF dit également avoir recueilli des témoignages de patients ayant quitté le Cameroun de leur propre gré, de peur d’être chassés.

Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés avait déjà accusé le Cameroun de procéder à de telles opérations, alors même qu’un accord tripartite avait été signé entre le Hcr, le Cameroun et le Nigeria pour accompagner le retour volontaire de Nigérians réfugiés au Cameroun. Issa Tchiroma, le ministre de la Communication, avait réagi pour le compte du gouvernement camerounais pour ramer à contre-courant des allégations du Hcr.

Les déclarations de Msf de ce 19 avril vont certainement remettre la question sur la table et provoquer des réactions de l’Etat camerounais.

Cette situation laisse planer des inquiétudes quant à l’avenir de ces populations qui « n’ont absolument rien », déplore Silas Adamou, le coordinateur du projet Msf à Rann (Nigeria), et sont confrontées « à des besoins accrus en abri, en nourriture et en eau », d’après Himedan Mohamed, chef de mission Msf au Nigeria.