Actualités of Friday, 24 November 2023

Source: L'oeil du Sahel

MORA-DABANGA-KOUSSERI : la bonne nouvelle est tombée pour les populations

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Plus de 198 milliards Fcfa pour la réhabilitation du tronçon



Ce financement de la Banque mondiale va aussi permettre de construire des écoles et centres de santé le long de cet axe routier.



L’appel du chef de l’Etat à l’endroit des partenaires techniques et financiers de soutenir les Plans de reconstruction en cours dans certaines régions fragiles du pays semble avoir été entendu. Et pour preuve, le Plan de reconstruction de l’ExtrêmeNord qui a pour but de permettre à cette région dont les infrastructures ont été détruites par Boko Haram de se remettre sur la voie du développement, vient de bénéficier d’un nouveau financement de la Banque mondiale, en vue de la réhabilitation de la route de 205km reliant les villes de Mora et Kousseri, passant par Dabanga. Les conventions de financement y afférentes ont été signées le 20 novembre dernier à Yaoundé entre le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, et le directeur des Opérations de la Banque mondiale au Cameroun, Cheick Fantamady Kanté. C’était en présence du vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’ouest et du centre, Ousmane Diagana, en visite officielle au Cameroun, de plusieurs membres du gouvernement et des parlementaires. Concrètement, la somme octroyée par le groupe de la Banque mondiale d’une valeur de 330 millions de dollars US, soit 198.681.813.000 Fcfa, porte sur le financement du Projet d’amélioration de la connectivité, la résilience et l’inclusion le long de la Nationale N°1 Mora-Dabanga-Kousseri (PacriMDK). Cette opération qui s’inscrit en droite ligne des actions à mettre en œuvre dans le cadre du Plan spécial de reconstruction et de développement de la région de l’ExtrêmeNord va permettre entre autres de réhabiliter le tronçon Mora-Kousseri et de construire des écoles et centres de santé le long de cet axe routier. Dans son discours de circonstance, le Minepat, Alamine Ousmane Mey a relevé que cette opération est alignée aux priorités de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30). Ce concours financier est le 2e que la Banque mondiale accorde sur ce projet routier, après la mauvaise fortune du premier. En effet, la réhabilitation de la route MarouaKousseri, qui ouvre sur le Tchad et le Nigeria, a connu beaucoup de péripéties. En plus des lenteurs structurelles rencontrées dans l'exécution des projets au Cameroun, les travaux sur cette voie terrestre ont été entravés par l’insécurité créée par Boko Haram dans l’ExtrêmeNord du pays. DIFFICULTÉS Après leur lancement, les travaux avaient été brutalement interrompus le 16 mai 2014, à cause d’une attaque de la base-vie de la société Sinohydro, alors chargée d’exécuter le contrat. Cet assaut mené par des terroristes de Boko Haram s’était soldée par l’enlèvement de 10 employés de la société chinoise. Ces employés, tous des Chinois, avaient par la suite été libérés, après négociations conduites par les autorités camerounaises. En dépit de plusieurs promesses de retour sur le chantier, Sinohydro va jeter l’éponge. Pour la reprise et la conduite des travaux en toute sécurité, le gouvernement camerounais, sur autorisation de la Banque mondiale, confiera le chantier à l’armée à travers le Génie militaire, dont le cahier de charges prévoyait la livraison du chantier en 24 mois. Relancés début mars 2018, les travaux tourneront au ralenti jusqu’au début de l’année 2020, période au cours de laquelle le Génie militaire s'attachera les services de trois soustraitants pour accélérer les travaux, notamment sur le tronçon MoraDabanga-Kousséri. Mais, malgré l’arrivée sur le projet des sociétés PAC International, Millenium et Sombti, les travaux ne seront pas clôturés au 30 juin 2020, date butoir arrêtée par la Banque mondiale, le bailleur de fonds du projet, pour clôturer la ligne de crédit ouverte pour ce projet dans ses livres, depuis 10 ans. Le vice-président de la Banque mondiale s’est réjoui de ce que le projet suscité permettra aux populations de l’Extrême-Nord «d’améliorer durablement leurs conditions de vie, grâce à un meilleur accès à une meilleure connectivité et un accès facilité aux services d’éducation, de santé, ainsi qu’à une gouvernance locale renforcée». Ousmane Diagana a par ailleurs réitéré la disponibilité de son institution à soutenir davantage le Cameroun dans sa marche vers l’émergence.