Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a officiellement déposé, le 6 novembre 2024, une plainte contre Clément Atangana, président du Conseil Constitutionnel, ainsi que deux autres membres de cette institution, Adolphe Minkoa She et Emmanuel Bonde.
Le parti de Maurice Kamto accuse ces personnalités d’« empiétement sur le pouvoir législatif » et de « coalition contre les lois et le bon fonctionnement d’un service », des accusations graves qui relèvent d'une procédure pénale ouverte devant le tribunal de première instance de Yaoundé, Centre administratif.
La plainte a été notifiée aux trois membres concernés le 7 novembre 2024. Le MRC estime que ces personnalités n'ont pas respecté les principes d’impartialité et de neutralité requis pour les membres du Conseil Constitutionnel, instance qui est chargée d’arbitrer les élections de manière indépendante.
L’élément déclencheur de cette action judiciaire semble être la récente participation de Clément Atangana à une réunion publique des militants du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), le parti au pouvoir, lors de laquelle ils ont exprimé leur souhait de voir Paul Biya se présenter à la présidentielle de 2025.
De plus, Adolphe Minkoa She a été nommé au Comité olympique, et Emmanuel Bonde reste un membre actif du bureau politique du RDPC, des positions qui, selon le MRC, constituent un conflit d’intérêts manifeste et une violation de la loi portant organisation et fonctionnement du Conseil Constitutionnel.
Dans un communiqué signé par Me Hippolyte B.T Meli, avocat du MRC et membre du Collectif Sylvain Souop, le parti a demandé aux trois membres incriminés de « se mettre en congé des activités du Conseil Constitutionnel » afin de garantir leur impartialité durant la procédure judiciaire. Le MRC s’appuie sur l’article 23 de la loi n° 2004/0005 du 21 avril 2004, modifiée et complétée, qui fixe le statut des membres du Conseil Constitutionnel.
La décision du MRC de porter l’affaire devant la justice survient à un moment où le climat politique camerounais est particulièrement tendu à l’approche de la présidentielle de 2025. Alors que le parti au pouvoir pousse pour une nouvelle candidature de Paul Biya, cette plainte met en lumière les critiques de l’opposition concernant l’intégrité des institutions électorales du pays.
Le Cameroun suit désormais de près l'évolution de cette affaire, en attendant la désignation du juge d’instruction qui sera chargé de mener les investigations.