Le président de Madagascar Andry Rajoelina a démissionné après avoir été officiellement confirmé comme candidat aux élections présidentielles du 9 novembre, selon la Cour constitutionnelle.
C'est une démission sans surprise, commente-t-on à Antananarivo. La constitution malgache exige qu'un chef d'État en exercice qui souhaite se présenter à une élection présidentielle démissionne au préalable.
M. Rajoelina a envoyé sa lettre de démission à la Cour samedi après la confirmation de sa candidature aux élections, a déclaré la Haute Cour constitutionnelle dans un communiqué publié samedi en fin de journée.
La nouveauté dans cette situation, c'est que le gouvernement va « exercer collectivement le pouvoir présidentiel » renseigne la correspondante de la BBC à Madagascar.
Le président du Sénat est censé assumer les pouvoirs présidentiels lorsque le chef de l'État démissionne. Cependant, selon la Cour constitutionnelle , le président du Sénat, Herimanana Razafimahefa, a refusé de prendre la relève.
"Pour des raisons personnelles, il (Herimanana Razafimahefa ) ne sera pas en mesure d'exercer pleinement les responsabilités qu'exige la fonction de chef de l'État", a déclaré la Cour.
Par contre, la Cour a indiqué que le pouvoir présidentiel serait désormais exercé par le gouvernement collectivement, avec le premier ministre à sa tête.
Treize candidats en lice
Le weekend dernier, la Haute Cour de Madagascar a publié la liste officielle des candidats à la présidence.Sur les 28 candidats en lice, 13 ont été retenus, dont Andry Rajoelina et deux anciens présidents, Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina.
M. Rajoelina avait pris le pouvoir en 2009 à la faveur d'un coup d'Etat, qui avait chassé l'ex-président Marc Ravalomanana. Interdit de candidature par la communauté internationale en 2013, Andry Rajoelina avait finalement été élu en 2018.
Il a été ces derniers mois au centre d'une polémique sur sa double nationalité française et malgache. L'information avait été divulguée fin juin par la presse.
Naturalisé français en catimini en 2014, le président est censé perdre sa nationalité malgache au regard du code de la nationalité malgache. Sans cette nationalité, il ne peut ni diriger le pays, ni être candidat à une élection.
Cette version des faits est vigoureusement contestée par le parti présidentiel.