Actualités of Thursday, 30 September 2021

Source: www.camerounweb.com

Mains invisibles : ces oracles qui avaient prédit le destin présidentiel de Paul Biya

Ces oracles qui avaient prédit le destin présidentiel de Paul Biya Ces oracles qui avaient prédit le destin présidentiel de Paul Biya

Alors premier ministre d’Ahmadou Ahidjo, Paul Biya n’a jamais imaginé prendre la place de son mentor si rapidement. Dans le sérail, le choix du président démissionnaire porté sur Biya est incompréhensible. Bien qu’il soit paré de diplômes, Paul Biya n’a pas le profil de l’ « animal politique » que tout le monde attendait. Et pourtant les oracles avaient prédit la désignation du natif de Mvomeka, ce petit village la région du Sud dont le nom est en lui-même évocateur. En effet Mvomeka chez les Bulu veut dire « Chance promise ». Michel Roger Emvana, dans son livre " Paul Biya les secrets du pouvoir", raconte comment le destin de Paul Biya a été tracé par les forces mystiques.

Jeudi 4 novembre 1982. Sous la brise pénétrante d'une nuit qui enveloppe Yaoundé depuis quatre heures de temps, les gendarmes commis à la garde de la résidence présidentielle du lac sont débordés par la pression de nombreux visiteurs. Biya à l'époque était un homme ouvert et fermé en apparence, chaleureux et hermétique à la fois. S'il connaît beaucoup de monde, il a peu d'amis.
Ce jour-là, les rares amis du Premier ministre, ministres et parents se heurtent à la fermeté inébranlable du chef de poste de la guérite et d'une poignée de « gorilles » en costume. Les « gorilles »' sont régulièrement perturbés par les crépitements des talkies-walkies.

Un des gardes, un jeune lieutenant de l'ancienne Garde républicaine, donne l'ordre de filtrer les entrées. Lui-même vient de recevoir l'ordre de la patronne des lieux, Jeanne Irène Biya. La courette de la résidence est aussitôt investie par une foule clairsemée. Les plus illustres sont priés sans vacarme de s'installer dans les somptueux salons de la résidence. Jeanne Irène s'active à gauche et à droite à faire servir whisky, champagne et autres boissons aux distingués visiteurs dont la joie apparemment débordante est émaillée d'interjections emphatiques : « Félicitation, Monsieur le Président ».

Le destin de Paul Biya allait changer en 48 heures. Une heure auparavant, le président Ahmadou Ahidjo venait d'annoncer sa démission à la surprise générale. Au journal de 20 heures qui connut vingt minutes de retard, Ahidjo, d'une voix fluette et chargée d'émotion, décidait de renoncer à la magistrature suprême après vingt-cinq ans de règne. Son discours radiodiffusé annonçait par la même occasion l'accession du Premier ministre à la tête de l'État. Cette succession inopinée était une autre surprise. Bien que la constitution l'ait prévue, c'était quand même un formidable clin d'œil du destin pour l'enfant prodigue de Mvomeka'a, village niché dans la forêt dense du sud Cameroun. Ce Bulu, fils de catéchiste, allait entrer en scène. Dès le 6 novembre pourtant, alors que rien ne laissait présager ce coup du destin, Paul Biya devient le deuxième président de la République depuis l'accession du Cameroun à l'indépendance survenue en 1960. Si les hommes n'avaient pas parié sur Paul Biya, les oracles par contre en avaient fait leur élu. Sur la base de plusieurs données ésotériques, M° Paul Médard, certains astrologues et graphologues expliquent le choix porté sur Biya, ancien séminariste candide et homme sans grande ambition politique. Il n'a jamais pris véritablement les devants de sa praxis. Il a toujours été conduit comme par une main invisible. La date de naissance de Biya a servi de base pour les recherches sur un homme qui aurait pu devenir prêtre.