L’atmosphère est nuageuse au ministère des Relations extérieures (MINREX) depuis lundi dernier. Pour cause, un message posté sur WhatsApp a fait est venu rappeler le mal-être des diplomates qui demandent le toilettage de leur statut qui date de 1975.

Selon les révélations de Mutations, tout est parti du post d’un chef de service dans le groupe WhatsApp dénommé «Diplo-idées», créé par le Secrétaire Particulier du Ministre Lejeune Mbella Mbella, dans le but de recueillir les préoccupations des diplomates du Cameroun et de l’étranger, pour ensuite les porter à la hiérarchie.

Le post sans complaisance a fait sortir de ses gongs le Secrétaire Général du MINREX, Félix Mbayu. Ce dernier a tenu, tout en proférant des menaces de sanction, à rappeler au chef service l’obligation de réserve auquel il est astreint.

Un collectif des diplomates est né dans la foulée pour faire une pétition au Chef de l’État. Ladite pétition sera remise au ministre Lejeune Mbella Mbella au cours d’une de la réunion de crise que va présider le MINREX dont le retour au bercail est prévu pour ce mercredi, apprend-on.

Ci-dessous, la substance du contenu du post du chef service, tel que relayé par Mutations du 5 octobre 2016.

«Depuis trois ans, aucun des postes prévus par la règlementation n’est pourvu, à part celui de chef du secrétariat particulier du nouveau ministre (…) l’importance qu’on accorde à un secteur peut être mesurée, entre autres, par l’existence et la régularité des cadres de rencontre entre ses principaux acteurs.

Ainsi les militaires et les policiers ont leur cadre de concertation, qui se tient peu ou prou: le conseil de sécurité présidé par le Président de la République. Les magistrats ont leur conseil supérieur de la magistrature, qui se tient plus ou moins régulièrement, sous la présidence effective du Chef de l’État. Mais les diplomates n’ont pas droit à une conférence des Ambassadeurs (…) Au Cameroun la dernière conférence des Ambassadeurs dont on se souvient s’est tenue en 1985.

Pourquoi depuis des décennies, le dossier relatif à l’adaptation et à l’amélioration de leur statut [celui des diplomates] n’a jamais prospéré et/ou connu une issue heureuse.

Qu’est-ce qui fait problème à ce niveau ? C’est curieux quand même que jusqu’à présent, les diplomates soient régis par le décret n°75/773 du 18 décembre 1975 portant statut particulier du corps de la diplomatie. Un texte devenu absolument obsolète».

Le diplomate se désole également de ce que le Président de la République, Paul Biya, ne s’est jamais rendu à l’IRIC (Institut des Relations Internationales du Cameroun), même à l’occasion du quarantenaire de cette école en 2011, alors qu’il a présidé le cinquantenaire de l’ENAM (École Nationale d’Administration et de Magistrature) en 2009 et est toujours présent aux cérémonies de sortie des élèves officiers de l’EMIA (École Militaire Inter-armée).