Les gardiens de prison sont en colère. La raison de ce mécontentement qui jusqu’ici est maitrisé, c’est le décret portant statut spécial du corps des fonctionnaires de l’Administration pénitentiaire qui demeure inappliqué.
A en croire le quotidien Le Messager qui rapporte cette information dans son édition du mardi 15 septembre 2015 «les dispositions visiblement appliquées ne bénéficient pas de l’assentiment de l’essentiel des personnels pénitentiaires».
Dans ce registre, les personnels syndiqués de l’administration pénitentiaire évoquent le non-versement des droits de session dus aux délégués des personnels siégeant dans les différentes commissions. Autre récrimination, la décision n° 258 signée par le Ministre de la Justice au mois de juillet 2012 portant proclamation des résultats des délégués des personnels.
Un personnel pénitentiaire qui n’a pas voulu révéler son identifié au journal affirme à ce propos qu’«il est loisible de vérifier que la discrimination et l’exclusion dictent le choix des délégués appelés à siéger dans les différentes commissions».
Selon Le Messager, «la rumeur qui s’élève au sein des personnels pénitentiaires prend ses racines dans le reclassement polémiqué au lendemain du décret N° 2010/365 du 29 novembre 2010». Une situation qui fait prospérer un sentiment d’arbitraire et de subordination malsaine dans le corps des gardiens de prison au Cameroun. De nombreux gardiens soutiennent que «cette situation est voulue par certaines personnes au sommet de la hiérarchie actuelle de l’administration pénitentiaire».
La structure de ce corps de métier occupe également un pan important dans les récriminations faites par les personnels pénitentiaires au ministre de la Justice, au secrétariat d’Etat auprès du ministère de la Justice chargé de l’administration pénitentiaire et à la présidence de la République. «C’est une curiosité, 40 ans après la création du corps des gardiens de prison les infrastructures qui sont les siennes ne peuvent plus accueillir les 4 mille personnes qui constituent son personnel», révèlent les personnels pénitentiaires.
D’après un cadre de l’administration pénitentiaire qui s’est confié au journal, «cette situation est à l’origine du sous-emploi des cadres de l’administration pénitentiaire». La même source évoque le non-respect de la répartition des fonctions par grade. «La réalité dans l’administration pénitentiaire est que les administrateurs généraux des prisons continuent d’occuper des fonctions qui ne correspondent plus à leur grade actuel».