Des opérateurs véreux prétextant une taxation douanière, ont décidé d’augmenter les prix de certains livres importés.
C’est devenu une mauvaise habitude. Profitant de la rentrée scolaire : des opérateurs véreux ne manquent pas d’inspiration pour se remplir les poches. Cette année, et malgré le grand encadrement des pouvoirs publics, certains libraires ont décidé de vendre des manuels scolaires à des prix plus élevés que ceux retenus officiellement.
Il faut dire que les manuels scolaires font partie de la catégorie des produits dont la vente est soumise à homologation préalable. Et pour tromper leurs clients, ces opérateurs véreux arguaient que l’importation de ces manuels fait l’objet, de la part des douanes camerounaises, d’une taxation.
Conséquence, les opérateurs de la chaîne, depuis les importateurs, jusqu’aux détaillants en passant par les libraires, le distributeur, seraient obligés de faire payer aux consommateurs ces taxes, pour préserver leurs marges bénéficiaires.
L’accusation, fausse, est à la mesure de la réaction presque désabusée des responsables des douanes camerounaises. Invitée au journal de 13h de la Crtv-Radio, de mardi dernier, la directrice générale des Douanes, Minette Libom Li Likeng, s’est défendue, presqu’agacée, de telles pratiques.
La Dg a rappelé les dispositions légales en vigueur dans toutes les administrations douanières de la sous-région Afrique centrale et donc au Cameroun, qui exonèrent l’importation des manuels scolaires des taxes douanières.
Le cas notamment du régime douanier des importations à caractère éducatif, scientifique ou culturel qui résulte des dispositions de l’Acte du 19 décembre 1994 de la CEMAC portant modification des dispositions de l’Acte 2/92. Ce texte, qui est lui-même une internalisation au plan communautaire de la Convention de Florence adoptée par la Conférence générale de l’Unesco en 1950 et son Protocole annexe adopté à Nairobi en 1976, stipule en effet que les livres et brochures scolaires, dictionnaires et encyclopédies, ainsi que de tous autres livres, sont importés en franchise des droits et taxes de douane.
En accusant les douanes camerounaises d’être à l’origine des prix «élevés» des manuels scolaires importés, les opérateurs qui s’adonnent à cette pratique essayent de mettre l’opinion publique sur une fausse piste. Car à la vérité, il ne s’agit que de manoeuvres visant à gagner le maximum d’argent possible, aux dépens des consommateurs et notamment des parents d’élèves. La vérité aussi c’est que ces opérateurs véreux opèrent grâce au manque de vigilance des parents.
PRATIQUES PEU ORTHODOXES
A Yaoundé, aux librairies Lipabipa (Librairie papeterie bilingue), Toupson au quartier Etoudi, les prix officiels des manuels scolaires importés ou non, sont bien visibles sur les comptoirs.
«Comment pourrionsnous vendre ces manuels à d’autres prix que ceux homologués et affichés ?», s’interroge l’un des libraires. Il n’en va pourtant pas de même pour les vendeurs ambulants. «Je n’ai pas les moyens d’acheter des livres en librairie, car là-bas, ils coûtent plus chers et ils n’y a pas moyen de discuter sur les prix. Donc, je préfère venir ici, surtout que ces vendeurs se ravitaillent aussi dans les librairies», explique Arlette T., un parent d’élèves. «Comment faitesvous pour savoir s’il s’agit des vrais prix ?», lui demande le reporter de l’oeil du Sahel. «Je leur fait confiance.
Je leur achète des livres depuis des années. Et de temps en temps, je vais me renseigner sur les prix en librairie. Mais en général, je les achète moins cher ici», répond-elle. C’est donc cette «confiance» de certains consommateurs à ces vendeurs hors-la-loi qui, à la vérité, fait le lit de telles pratiques peu orthodoxes.