Actualités of Sunday, 16 October 2022

Source: www.camerounweb.com

Marafa Yaya président de la République : fuite des confidences de l’Élysée

Marafa Yaya est toujours en détention Marafa Yaya est toujours en détention

Le maintien en de Marafa Hamidou Yaya irait audela des faits de détournements de fonds qui lui sont reprochés. Jacques Blaise Mvié rélève dans le livre intitulé « Cameroun- France, Macron dans les bruits d’Ongola, comment la France a voulu faire de lui le successeur de Paul Biya.


C ’était le 11 avril 2011 à Yamoussoukro, lors de l’investiture d’Alassane Ouattara comme président de la Côte d’Ivoire. Le président Paul Biya qui voyage très peu en Afrique est présent à cet évènement. Il est assis à la droite de Nicolas Sarkozy qu’il rencontre pour la deuxième fois depuis qu’il a été élu président de la France, le 16 mai 2007. Celui-ci est assis à sa gauche. Les images de cette cérémonie montrent à l’époque, un président camerounais souriant
avec bienveillance à son homologue français, alors que celui-ci, impassible, lui répond par un rire mécanique et jaune, signe très visible qu’il ne parvient pas à dissimuler son antipathie pour un Paul Biya dont la longévité au pouvoir et surtout sa détermination à remettre en cause tous les 11 accords passés entre Ahmadou Ahidjo et le général de Gaulle, avaient commencé à rendre
« infréquentable ».

L’anecdote qui, à l’époque, s’empare d’ailleurs de ces images en chiens de faïence, entre Paul Biya et le chef d’Etat français, rapporte que, bouffi d’orgueil, d’assurance et de condescendance, Nicolas Sarkozy, assis pratiquement à ses côtés, ne passe pas par quatre chemins pour lui dire que c’est ainsi que dans les tout prochains mois, il viendra à Yaoundé assister à l’investiture de Marafa Hamidou Yaya comme président du Cameroun. Tant pis, pour lui, si l’impétrant ne possède ni l’étoffe ni la mensuration de la haute fonction en question. D’ailleurs, ses nombreux partisans vont même tenter sans relâche de mettre en avant, l’image d’un « Monsieur propre », candidat sérieux à la succession de Paul Biya, victime de ses ambitions.

A cela juste une raison majeure : alors ministre d’Etat chargé de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et devenu l’ami de Vincent Bolloré, il accepte de faire le jeu malsain de la France. Certes, comme à son habitude depuis qu’il s’est promis de moderniser la fonction présidentielle, Nicolas Sarkozy malmène les usages et bouscule les protocoles avec une allégresse communicative quand il tutoie ministres et chefs d’Etat étrangers.

Mais c’est peu dire qu’il trouve en ce Peuhl de Garoua toutes les qualités pour qu’il soit à Etoudi «Monsieur bons offices » de la France. Il le présente d’ailleurs comme une bouée de sauvetage et une dernière chance de stabilité pour le Cameroun. Selon un plan secret de conquête du pouvoir qui circule dans certains milieux de renseignement à l’époque, il y est clairement indiqué qu’entre 2015 et 2018, il faut rendre le Cameroun ingouvernable, afin d’avoir pendant l’élection présidentielle de 2018, un candidat du RDPC, parti au pouvoir, complètement fragilisé. Le nom de code de ce plan est « Main noire ». La planification militaire qui y est prévue, doit être exécutée par le général tchadien Abdel Kader Baba Ladde et le capitaine Guerandi Mbara. Celui-ci doit pour cela mettre à contribution la secte islamiste Boko Haram et les anciens coupeurs de route du Nord, près de 25 000 mercenaires d’origine tchadienne, centrafricaine et soudanaise. Parmi les « connexions », de Marafa à
l’étranger, on cite M. Jerring, influent membre du parti démocrate américain et Mme Hilary Clinton, alors secrétaire d’Etat américain qui se prépare à l’époque à remplacer Barack Obama à la Maison blanche. En France, il compte sur le réseau français qui a à sa tête l’ancien président Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et Jean François Copé, l’ancien président de l’UMP.