Youssoupha Ndam, 21 ans commerçant, reprochait à sa victime Jeanne Mballa d’avoir pris sa « place ».
Matinée sanglante ce vendredi 17 novembre 2017 au marché Ndogpassi, situé dans le 3e arrondissement de Douala. En effet, la dispute pour un espace de survie, occupé anarchiquement certes, s’est terminée par une tragédie, laissant deux morts sur le carreau. Youssoupha Ndam, un vendeur de tomates âgé de 21 ans, va poignarder la vendeuse de manioc, Jeanne Mballa, 38 ans. Et le drame de ce vendredi matin ne sera que le point culminant d’une brouille qui avait commencé il y a quelque temps.
En effet, d’après d’autres commerçants, Dame Mballa, déguerpie de son précédent emplacement par les agents de la Communauté urbaine de Douala pour occupation anarchique de la voie publique, avait trouvé un autre coin, toujours illégal, grâce au « vendeur de tickets des places »…
A côté du jeune Ndam. Une nouvelle venue que le vendeur de tomates n’apprécie guère, sa place se trouvant réduite. Et ce 17 novembre, la volcanique cohabitation explose pour de bon et pour le pire. Une dispute éclate. Selon une voisine de Mme Mballa et de Sieur Ndam, la femme va gifler son vis-à-vis, le bousculer et ramasser le couteau avec lequel elle découpe le manioc pour menacer le vendeur de tomates. Il réussit à la désarmer et la poignarde à la gorge. Elle décède sur le coup. Ce qui déchaîne la furie de tous ceux qui ont assisté à la scène, les commerçants comme les autres citoyens.
Le jeune homme, qui essaie de prendre la fuite, est stoppé par la foule. Et commence la vindicte populaire. Sur les lieux du drame, plusieurs objets ensanglantés, pierres, lattes et autres pièces de bois racontent la violence des faits. Les forces de maintien de l’ordre, descendues sur les lieux, mettront fin au lynchage. Transporté d’urgence à l’hôpital Laquintinie de Douala, il succombera à ses blessures. Quant à sa victime Jeanne Mballa, son corps est déposé à la morgue de l’hôpital de Logbaba.
Elle laisse une fille de 18 ans. Au marché Ndogpassi, les policiers vont passer toute la journée afin de prévenir tout trouble. Nouhou Bello, le sous-préfet de Douala 3e , est même descendu sur les lieux afin de calmer les uns et les autres. Il a saisi l’occasion pour condamner tout recours à la vindicte populaire et au règlement de comptes