Plusieurs dizaines d’habitants du quartier Etambat, dans la ville de Santchou, ont marché de leur quartier jusqu’au guichet permanent de l’entreprise Eneo, soit à peu près deux kilomètres, le mercredi 6 janvier 2016. Pour la plupart des agents publics et des opérateurs économiques, ils criaient avec des tracts leur ras le-bol et exigeaient la fin d’un calvaire qui dure depuis le 24 décembre 2015.
Les populations ont bravé deux semaines d’obscurité, pendant que l’autre partie de la ville est bien illuminée. « Nous avons passé les fêtes dans l’obscurité. Tout ce qu’on avait acheté pour la circonstance a pourri, faute d’énergie pour la conservation. Voilà que la rentrée scolaire est arrivée et ça continue», se plaint J. P. E.Les cinq établissements secondaires de la ville se trouvent dans la zone sinistrée.
Au lycée bilingue du coin, l’utilisation du carburant pour le groupe électrogène fait des gorges chaudes. A en croire l’intendant, il faut 7.000 F non budgétisés chaque jour pour faire fonctionner cet appareil.
A l’origine de la panne, on indexe un transformateur, qui « a l’habitude de péter quand il est surchargé ». Après la médiation du sous-préfet, le courant est revenu quelques heures camer.beseulement plus tard. Le responsable local de l’entreprise distributrice d’énergie a évoqué des branchements frauduleux pour justifier la surcharge du réseau. Mais les populations leur imputent une complicité active dans le processus et accusent un mauvais matériel et le racket répété des techniciens dépêchés de Nkongsamba. « Maintenant nous connaissons le langage qu’ils écoutent. Chaque fois que nous sommes dans le noir et que la résidence du sous-préfet est éclairée, ils ne font rien.
Nous prions souvent pour que ce soit toute la ville qui plonge dans l’obscurité », résume l’un des manifestants.