Politique of Tuesday, 24 October 2017

Source: www.camerounweb.com

Marche reprimée à Douala: le SDF dresse le bilan

La violation de la liberté d'expression et de la liberté de manifestation est flagrante La violation de la liberté d'expression et de la liberté de manifestation est flagrante

Après le déploiement de la soldatesque dans la ville de Douala et la brutalité sauvage subie par le député Jean Michel Nintcheu Jean Michel samedi dernier, les commentaires tendancieux et parfois haineux fusent de certaines radios et télévisions des mille collines de sinistre mémoire au Rwanda ainsi que sur les pages des réseaux sociaux pilotés par des personnes qui présentent la détestable particularité d'avoir la mémoire courte chaque fois que le SDF est concerné par un événement quelconque. Le SDF tient à faire la mise au point suivante:

1- La manifestation n'a jamais été régulièrement interdite.

La déclaration de manifestation publique a été déposée à la sous-préfecture de Douala 1er le 6 octobre dernier par le député Jean Michel Nintcheu. Le sous-préfet a délivré le récépissé d'autorisation de la manifestation publique le 12 octobre dernier soit six jours après. Le 19 octobre, un communiqué signé du même sous-préfet interdisant les manifestations prévues a été publiée dans les réseaux sociaux. Le 20 octobre dans l'après-midi, le sous-préfet en présence d'un huissier de justice a servi une décision d'interdiction de manifestations publiques au député Jean Michel Nintcheu. Soit moins de 24 h avant la manifestation. Ces deux derniers actes de l'autorité administrative constituent déjà une violation grave des dispositions pertinentes de la loi du 19 décembre 1990 sur les réunions et les manifestations publiques qui énoncent le principe de déclaration et non d'autorisation des réunions et manifestations publiques. Cette loi en son article 8 précise sans ambiguïté que le récépissé d'autorisation ou d'interdiction délivré par l'autorité administrative délivré immédiatement après le dépôt de la déclaration de manifestation publique.
Il est constant que l'interdiction n'est pas parvenue à l'organisateur suivant les formes légales.

2- La participation des autres partis politiques et des autres citoyens n'avait rien de toxique et d'inhabituel.

Le parti-État à toujours accepté que ses alliés de l'ordre régnant prennent part à leurs manifestations publiques. Une administration républicaine n'a pas vocation à lire dans les oracles pour faire des prédictions. La violence observée samedi dernier a été déclenchée et entretenue par des centaines de policiers et gendarmes aux ordres dont le quart de l'énergie déployée ce jour aurait suffi pour encadrer les manifestations publiques prévues. Les donneurs d'ordre ont privilégié l'option de la violence pour justifier les dépenses.

3- C'est l'administration qui a décidé de rompre la logique institutionnelle.

La violation de la liberté d'expression et de la liberté de manifestation est flagrante. Ce sont des droits fondamentaux et inaliénables consignés dans la loi du 19 décembre 1990 sur les réunions et manifestations publiques et consacrés par la Constitution de notre pays.

Puisque les déclarations de manifestation publique du SDF valent systématiquement interdiction de manifestation publique, le SDF est en droit de tirer toutes les leçons qui s'imposent.

L'objectif du 21 octobre a été atteint à savoir la solidarité et le soutien à nos compatriotes du Nord-ouest et du Sud-ouest meurtris par la crise actuelle. La peur a changé de camp et le totalitarisme érigé en méthode de gouvernement par l'ordre régnant sera en permanence mis à rude épreuve. Pour l'avènement d'un Cameroun démocratique.

Jean Robert Wafo

Responsable du shadow cabinet du SDF en charge de l'information et des médias.