«Plus de 800 détenus spéciaux, des membres de Boko Haram sont présents dans la prison centrale de Maroua», a relevé Joseph Belporo, procureur général près la cour d’appel de l’Extrême-Nord, dans le Quotidien Emergence de ce lundi 28 décembre 2015. En effet, les présumés terroristes viennent s’ajouter à la pléthore de prisonniers présents au sein de la prison centrale de Maroua, qui à la base a une capacité d’accueil de 350 personnes. On décompte aujourd’hui 1513 prisonniers et d’autres sources crédibles parlent de 1500, indique le quotidien.

Une situation qui n’est pas des plus plaisantes pour le procureur. Surtout que le tribunal militaire, seul compétent pour juger les terroristes, n’avait pas de salle et les audiences dépendaient de la disponibilité des salles du palais de justice. En attendant d’être jugés, les détenus de Boko Haram doivent s’adapter au problème de surpopulation auquel est confronté la prison centrale de Maroua. La lenteur du système judicaire et les exactions multiples de Boko Haram sont les principaux facteurs qui entraînent cette surpopulation carcérale, poursuit le quotidien.

Au vu de ce qui précède, «il faut trouver une solution urgente à ce problème de surpopulation», souligne le procureur général. Et en guise de solution le juriste «a proposé le transfert de certains détenus dans d’autres prisons du pays et le jugement rapide des suspects de Boko Haram», indique le journal. Ceci dans le but d’éviter des situations irréversibles comme le nombre grandissant des décès au sein de la prison. «Cette prison est devenue un véritable enfer … une situation qui a entraîné la hausse au niveau de la mortalité, environ 40 morts par an..», a déploré le responsable de l’infirmerie de cette prison. Les solutions pour remédier à cette situation étant proposées, aucune audience n’a, à ce jour, été organisée pour juger les suspects de Boko Haram, conclut le quotidien.