Actualités of Wednesday, 20 March 2024

Source: Le Messager

Maroua : Pénurie d’eau potable en plein jeûne du Ramadan

Depuis près de deux mois, les robinets sont à sec. Depuis près de deux mois, les robinets sont à sec.

En plus de la cherté des denrées alimentaires sur le marché, l’absence de ce précieux liquide dans les ménages vient s’ajouter au calvaire que vivent les populations de la ville, chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord, peuplée d'environ 200 000 personnes.

Depuis près de deux mois, les robinets sont à sec. Les raccordements de la société de distribution d'eau, Camwater, sont devenus inutilisables depuis plusieurs mois, transformant les robinets en simples décorations en milieu urbain. L’absence criarde du liquide précieux a bouleversé le quotidien de ces populations. Interrogé au sujet de cette pénurie d’eau, Ahmadou venu s’approvisionner déclare : «on souffre énormément. Nos enfants ne se lavent même pas souvent à cause du manque d’eau » .

Selon ce dernier, l’eau est devenue une denrée rare et chère au regard des moyens dont il dispose. Sa famille et lui sont obligés de l’utiliser seulement pour des besoins vitaux. Pour se procurer cette denrée, il faut faire la queue au niveau des puits et forages ou encore acheter les bidons chez les pousseurs. Des alternatives que les populations ont dû trouver tout en s’exposant aux éventuels risques. « Nous avons dû nous tourner vers des puits privés dispersés, mais la qualité de l'eau est souvent douteuse, entraînant des maladies telles que la typhoïde qui nous affectent tous » , confie Yerima Halilou, habitant de Maroua 2.

Une autre alternative poursuit-il, est de « parcourir des kilomètres dans la ville à la recherche d'eau, ce qui nécessite souvent de mobiliser des jeunes. Un simple bidon d'eau de 20 litres nous coûte alors plus de 100F, un fardeau financier considérable pour des foyers déjà en difficulté, surtout pendant le Ramadan et les chaleurs intenses où l'eau est vitale pour nos besoins quotidiens » . De son côté, Amina résidente du quartier Doualaré affirme « Nous sommes obligés de sortir sous ce chaud soleil pour trouver de l’eau afin de faire à manger aux enfants et préparer le repas pour la rupture de jeûne » .

L’Etat au banc des accusés Face à cette situation qui met à mal leur quotidien, ces populations pointent du doigt les pouvoirs publics. « J’accuse les autorités qui censées nous assurer une meilleure condition de vie. Elles doivent trouver des solutions à ce problème » , a déploré Ahmadou. Et Yerima Halilou de renchérir, «nous appelons les pouvoirs publics à prendre conscience de notre situation et à garantir un approvisionnement en eau potable en distribuant de l'eau aux foyers les plus touchés en attendant les pluies qui ne reviendront que dans quelques mois. Il est impératif que les populations aient un accès immédiat à l'eau potable surtout en ces temps de Ramadan et de canicule » . Aucune communication ni venant de l’entreprise en charge de la distribution d’eau, encore moins des autorités de la ville, n’est faite pour justifier cette pénurie. Les populations se sentent abandonnées à elles-mêmes.