Actualités of Monday, 27 July 2015

Source: koaci.com

Maroua: Polémique sur les mesures prises par les autorités

Midjiyawa Bakari, Far-North Governor Midjiyawa Bakari, Far-North Governor

Après les attentats-suicides de Maroua, les autorités administratives ont pris quelques mesures, applicables dans la région de l’Extrême-nord, pour combattre le terrorisme et plus particulièrement, les attentats kamikazes.

«Nous recommandons la revitalisation des comités de vigilance. Le délégué du gouvernement et les maires doivent remettre sur pied la police municipale, qui pourra également faire son travail à l’intérieur des marchés en synergie avec la police ou la gendarmerie. Nous préconisons l’interdiction absolue du commerce ambulant. Nous ne voudrons pas trouver les enfants ou les adultes en train de déambuler avec des marchandises. Tout commerce doit être fait à un lieu fixe avec tous les documents réguliers. L’expérience a montré que tous Les kamikazes ont moins de 15 ans, donc des enfants qui sont au-delà de tout soupçon. Il est question aujourd’hui de ramasser tous ces enfants et de les amener à la légion de gendarmerie. Il faut que nous sachions que tel enfant appartient à tel père, et les opérations de bouclage se feront de jour comme de nuit. C’est désormais la phase répressive et non l’avertissement. Tout enfant pris en errance sera mis en cellule à la légion pour examen et refoulement au besoin et ne sera libéré qu’en présence de ses parents. Il y aura un contrôle systématique des motos taxis. Les surcharges sont finies. Chaque moto doit avoir tous les documents exigés selon le décret du Premier ministre, chef du gouvernement. Même le conducteur doit avoir ses pièces d’identité. Les populations doivent collaborer avec les forces de défense et chacun doit s’y mettre résolument », a indiqué Midjiyawa Bakari, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, sur les médias à capitaux publics.

A ces mesures, il faut ajouter la fermeture dès 18h, des débits de boisson, des lieux de commerces où les populations consomment le Bili-Bili, (boisson locale), principale source de revenus de nombreuses familles dans cette partie du pays. L’interdiction pourrait frustrer les populations et ébranler leur collaboration.

Officiellement, ce n’est pas encore l’Etat d’urgence, même cela y ressemble. Ces mesures sont considérées comme « inefficaces », « insuffisantes » et « sans grande portée » contre des terroristes prêts à tout, par une frange des camerounais. Certains intervenants sur les plateaux de télévision, et de radios tout au long du weekend end, estiment que le président de la République, doit activer les leviers constitutionnels que sont l’Etat d’urgence, ou l’Etat d’exception.

Sur le terrain, les forces de sécurité ont lancé un vaste mouvement de ratissage étendu sur toute l’étendue de la ville de Maroua. Dans les quartiers Djorengol, Domayo, des centaines d’étrangers ont été interpellés sous dénonciation.

Les contrôles des personnes et des bagages ont été renforcés dans les gares de voyage et les axes routiers.

Un constat se dégage, dans cette nouvelle phase de la guerre contre Boko Haram, tout le monde semble être pris de court.