La visite du candidat-président, Paul Biya à Maroua, samedi dernier n’a pas fini de faire des mécontents. En effet beaucoup d’élèves et leurs enseignants ont dû poireauter pendant des heures ce samedi, 29 septembre pour attendre l’arrivée du chef de l’État à Maroua.

Au-delà de la galère causée à «ces militants d’un jour par l’arrivée tardive du président sortant au lieu du meeting , bon nombre d’enseignants et leurs élèves ont dit ne pas comprendre leur présence en ces lieux. «On aurait pu comprendre notre présence en période normale. Mais en pleine campagne électorale, faire venir les élèves et les enseignants parfois habillés en tenues du parti pour accueillir un candidat futil chef de l’État sortant ? Là, on déborde les limites. C’est la politisation pure et simple de l’école. Et même le chef de l’État ne serait pas d’accord avec cette idée des élites locales», a indiqué un enseignant d’histoire géographie dans un lycée de la ville.

Ce que, pour faire foule et craignant un boycott de certains militants ayant maille à partir avec l’élite locale, de plus en plus en manque de crédibilité, les autorités administratives et politiques de la ville ont instruit aux chefs d’établissements primaires et secondaires de faire venir les élèves. Une idée qui n’a pas plu à tous. «Nous ne pouvons rien y faire. Les instructions sont venues d’en haut et nous nous devons de les appliquer sans broncher.

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Et pour ceux des collaborateurs qui s’y opposeraient, nous rendrons tout simplement compte à la hiérarchie,» a conclu pour sa part un proviseur d’un lycée de Maroua. Pour certains enseignants, cet amalgame aurait pu être évité si les responsables d’établissements n’étaient pas tous des militants du Rdpc. «C’est une situation de deux poids deux mesures. Pourquoi quand les autres candidats comme Maurice Kamto, Osih ou Cabral sont ici, on ne fait pas le même tapage. C’est quand même dommage que les enseignants censés être libres, indépendants en soient à être ridiculisés de la sorte.

Au point de les faire porter des gadgets du parti malgré eux devant leurs apprenants», explique Ousmanou enseignant d’une école publique primaire de Maroua. Ce d’autant plus que même en tant que citoyen, poursuit-il, «mon choix ne serait pas porté vers le Rdpc. En tout cas, je choisirai un autre parti, non pas que je suis contre le président Paul Biya mais plutôt contre ses relais dans la région qui se moquent des populations une fois les élections terminées.