Depuis l’Allemagne où il suit une formation en journalisme, le lanceur d’alerte et journaliste camerounais Paul Chouta adresse une lettre ouverte au juge d’instruction en charge de l’affaire Martinez Zogo. Il s’engage à mettre à la disposition de celui-ci, l’enregistrement de la conversation dans laquelle, Martinez Zogo l’avertissait des risques qui planaient sur eux. Une fois de plus, le nom d’Amougou Belinga a été cité.
Monsieur le juge d'instruction, je me nomme Paul Chouta, lanceur d'alerte et web journaliste. Je vous saisis aujourd'hui dans le cadre de l'affaire Martinez Zogo qui avait été enlevé le 17 janvier 2023 dernier et dont le corps sans vie et mutilé avait été retrouvé à Ebogo 3 par Soa le 22 du même mois.
Il m'a été rapporté que vous avez déjà entamé vos propres investigations y relative et que vous avez entendu bon nombre de personnes parmi lesquelles des confrères dans l'intérêt de la manifestation de la vérité. Pour avoir collaboré longtemps avec Martinez Zogo sur certains sujets jusqu'au moment de sa disparition où il dénonçait des malversations financières impliquant certaines personnes dont Monsieur Jean Pierre Amougou Belinga, je juge opportun de vous mettre au fait du contenu de notre dernier entretien téléphonique une semaine avant son enlèvement suivi de son assassinat odieux.
Monsieur le juge d'instruction, en date du 28 décembre 2022 aux environs de 14h, à proximité de la radio amplitude fm où il officiait, Martinez Zogo me remet un document volumineux lié aux malversations sus mentionnées. Ledit document a été également amplié à plusieurs institutions (Conac, Consupe, Dgsn, Sed, Minjustice, Tcs etc) et donné aux confrères parmi lesquels Haman Mana, Jacques Blaise Mvie, Serge Abena etc qui l'ont d'ailleurs exploité dans leurs différents journaux.
Quelques jours plus tard, plus précisément le 9 janvier 2023, une semaine avant son enlèvement, Martinez Zogo m'appelle au téléphone à 13:51 minutes pour me dire de faire très attention, car il a reçu des informations d'un proche de Monsieur Amougou Belinga, l'un des suspects en détention dans cette affaire, selon lesquelles ce suspect a décidé d'en découdre avec lui et nous autres. La conversation a duré 4 minutes 6 secondes. En dehors de lui-même Martinez Zogo, il a au cours de cet entretien cité les noms suivants :
- ???????????? ???????????????? ????????????????????????
- ???????????????????? ????????????????
- ???????????????????????????? ???????????????????????? ???????????????? ???????? ???????????? ???????????????????????????????????? ???????? ????????????????
- ????????????????????????????????é ????????????????????
- ???????????????????????????????????????? ????????????????????????????????????
- ???????????????????????????? ???????????????????????????? ????????????????????????????
Par la suite il me dit qu'il en a fait part à un commissaire dont j'ignore l'identité et que ce commissaire lui a suggéré d'ébruiter cela. On s'accordera sur la nécessité de faire un Live sur mon compte Facebook le mercredi 11 janvier qui suivait. Ce Live fût annulé, car il y a eu quelques imprévus.
Ayant pris peur, et me souvenant de l'enlèvement dont j'avais été victime le 9 mars 2022, dans un contexte où je dénonçais la situation des enseignants regroupés autour du mouvement OTS et où j'avais diffusé une photo sur laquelle se trouvait l'actuel ministre des finances et Jean Pierre Amougou Belinga avec le commentaire suivant : "VIVE LA LIGNE 94", j'ai immédiatement fait un post pour dire que ma tête est mise à prix.
Monsieur le juge d'instruction, pour vous rassurer de la véracité de mes propos, je vous suggère de saisir orange Cameroun afin de procéder aux vérifications. Martinez Zogo m'avait appelé avec son numéro orange suivant +237 695 295 571 sur mon numéro orange suivant +237 699 217 624.
Je suis également disposé à vous communiquer l'extrait de cet appel par un moyen de votre choix.
Permettez-moi de préciser que ce que je vous confie dans cette correspondance, n'est pas nouveau. Je l'ai toujours dit dans mes précédentes sorties relatives à ce sujet. J'en ai également fait part par correspondance à plusieurs chancelleries et au président de la République via une lettre ouverte que j'avais faite avant mon départ du Cameroun. En effet j'ai eu la chance de bénéficier d'une bourse octroyée par l'Ong Reporter Sans Frontières afin renforcer mes capacités dans le domaine du journalisme.
Comme vous le constaterez, monsieur le juge d'instruction, mon intention reste celle de vous accompagner comme je l'ai dit plus haut dans la recherche de la manifestation de la vérité dans cette affaire. Bien qu'étant provisoirement hors du pays, je reste à votre disposition.
Paul Chouta (PC) Agrégé à la prison de Kondengui / Le Tgv de L'info
Contact WhatsApp +237 699 217 624