La récente promotion du juge d'instruction Nzie Pierrot Narcisse, passant du grade de lieutenant-colonel à colonel plein le 1er janvier 2024, a déclenché une polémique aux implications profondes. Cette promotion intervient dans le contexte délicat de l'enquête sur l'assassinat du journaliste Martinez Zogo.

Affecté à l'enquête au tribunal militaire, remplaçant le juge Sikati, Nzie Pierrot Narcisse, ancien membre de l'armée de terre, est issu de la 30ème promotion EMIA « Promotion Général de Brigade Abdoulaye Oumarou Garoua », sortie en 2005. Il partage cette promotion avec Justin Danwe, considéré comme le cerveau du premier commando dans l'affaire Martinez Zogo.

Sa carrière antérieure, marquée par des postes de commissaire du gouvernement au tribunal militaire de Bafoussam et de Yaoundé, a été jalonnée par la gestion de dossiers sensibles liés à la crise anglophone. Impliqué dans des affaires médiatisées, comme celles de Me Harissou et Aboubakary Sidiki, son parcours a été marqué par des mutations fréquentes, souvent associées à son refus d'appliquer certaines instructions politiques.

Son retour à Yaoundé en décembre 2023, au cœur de l'affaire Martinez Zogo, en tant que juge d'instruction et vice-président du tribunal militaire, a été suivi de décisions clés. Notamment, l'ordonnance de détention de Martin Stéphane Savom, maire de Bibey et proche du secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, pour « complicité de torture » dans le cadre de l'affaire Martinez Zogo.

Cette promotion rapide et les décisions qui ont suivi soulèvent des interrogations sur l'impartialité du juge dans un contexte judiciaire sensible. Des allégations d'implications politiques émergent, laissant entrevoir des liens possibles entre différentes affaires et acteurs politiques. Ces développements risquent d'affecter la perception de l'indépendance du pouvoir judiciaire et de générer davantage de controverses autour de l'affaire Martinez Zogo.