• Les crimes ne s’arrêtent pas au Cameroun

• Le massacre de Ballin est toujours dans les têtes

• Plusieurs personnes ont péri ce jour-là

Ballin (ou Balim) est un village du Cameroun situé dans le département du Manyu et la région du Sud-Ouest, à proximité de la frontière avec le Nigeria. En juin 2022, il y a eu un massacre perpétré dans la zone, un coup attribué par Centre for Human Rights and Democracy in Africa (Chrda) à la milice Manyu Unity Warriors.

Selon Chrda, « il s’agit de l’incident le plus meurtrier depuis le début de la crise anglophone, loin devant le massacre de Ngarbuh : « Le massacre de Ballin représente une grave violation des droits de l’homme perpétrée contre les civils qui viole de nombreux aspects du droit international ».

Le journaliste Michel Biem Tong accable à son tour les responsables de cet acte meurtrier qui a plongé des familles entières dans un deuil indescriptible.

Massacre de Ballin : l’ONG de Me Agbor Balla accuse le Manyu Unity Warriors qui est en réalité une milice du pouvoir de Yaoundé

D’après un rapport d’enquête publié le 06 août dernier par la Cameroon Anglophone Crisis Database of Atrocities et le Center for Human Right and Democracy in Africa (CHRDA), une ONG dirigée par Me Agbor Balla, le massacre d’au moins 26 personnes survenu le 25 juin dernier à Ballin, dans le département de la Manyu (Cameroun anglophone) est l’œuvre d’un groupe armé séparatiste appelé le Manyu Unity Warriors. D’après le rapport, le groupe armé s’en est pris à cette population parce qu’elle refuse d’embrasser la cause indépendantiste.

S’il y a lieu de féliciter ce formidable travail d’enquête abattu par ces deux respectables organisations, il y a lieu toutefois d’ajouter un peu d’eau dans leur moulin, à savoir que les Unity Warriors, que l’on retrouve à la fois dans les départements du Bui et de la Manyu, sont une trouvaille des services de renseignement camerounais, en collaboration avec les Ambazonia Defence Forces (ADF).

Créés prétendument pour rassembler tous les groupes armés toutes tendances confondues, engagés pour la cause ambazonienne, les Unity Warriors sont en réalité une fabrication des services d’intelligence camerounais destinée à semer la confusion parmi les combattants, mener des opérations de contre-révolution, piéger et tuer certains généraux ambazoniens.

Général Insobu du Bui Warriors, un groupe armé sous le commandement du gouvernement ambazonien dirigé par Sako Ikome, a été tué en avril dernier par le Bui Unity Warriors.

En juillet 2018, dans une lettre adressée au journaliste et activiste ambazonien basé aux USA John MBA Akuroh, un ministre anglophone avait révélé sous anonymat que le pouvoir de Yaoundé allait les forcer à alimenter les conflits communautaires dans le Cameroun anglophone, histoire de semer la confusion.

Et l’incident de Bali est survenu au cours d’un conflit communautaire entre les Oliti et les Messaga. Un conflit qui dure depuis plusieurs années. C’est donc à Yaoundé qu’il faut aller chercher les auteurs et commanditaires du massacre de Ballin, et nulle part ailleurs.