48 heures après qu'une trentaine de Camerounais (femmes, enfants et hommes tués et brulés dans leur sommeil) soient massacrés par des "hommes armés", le chef de l'Etat Paul Biya brille à nouveau par son silence assourdissant.
Plusieurs membres du gouvernement, y compris le très bagarreur Minat Atanga Nji, entretiennent un silence incompréhensible autour de ce massacre. L'on voit plutôt qu'ils sont concentrés sur la célébration de l'anniversaire de la montée au pouvoir du président Biya.
Le Premier ministre Joseph Dion Nguté qui est un anglophone, a décidé de réagir par rapport à ce massacre. Dans une publication sur sa page, il condamné ce massacre qu'il qualifie d'odieux.
"Je suis profondément choqué et attristé par l'attaque survenue à Mamfe la nuit dernière. Je condamne fermement ces actes de terrorisme contre des citoyens innocents, dont le seul objectif est de porter atteinte à la paix et à la sécurité de nos communautés. Odieux! Déplorable! Mes condoléances aux familles endeuillées", écrit le premier ministre.
Un acte d'une cruauté inimaginable a frappé le village d'Egbekaw, dans l'Arrondissement de Mamfé, Département de la Manyu, Région du Sud-Ouest, dans les premières heures du 6 novembre 2023. L'ONG Mandela Center International a révélé qu'environ 40 personnes, tous des civils, ont été brûlées vives tandis qu'une centaine d'autres ont été grièvement blessées. Certaines victimes, y compris des bébés de 7 et 9 mois, ont été surprises dans leur sommeil et ont péri dans les flammes. Ce massacre atroce a profondément ému la nation camerounaise.
Mandela Center International a immédiatement alerté l'opinion nationale et internationale sur ce drame qui a choqué le pays. L'organisation a confirmé que les auteurs de cette barbarie étaient des groupes armés non étatiques, communément associés aux séparatistes ambazoniens qui opèrent dans la région. Ces criminels ont incendié les maisons des innocents et ont abattu froidement ceux qui tentaient de fuir, créant ainsi un bain de sang impensable.
Ce massacre de civils sans défense a été motivé par les soupçons des groupes armés séparatistes, qui ont accusé les populations locales de collaborer avec les forces armées gouvernementales ou de révéler leurs positions. Les autorités locales n'ont pas encore réagi publiquement face à cette tragédie, laissant la communauté nationale et internationale consternée par ce silence.
???????? Au Cameroun, au moins 20 morts ont été enregistrés ce matin à Mamfé dans le sud-ouest du pays, à plus de 500 km de Yaoundé. pic.twitter.com/gEAFVbkLYQ
— VOA Afrique (@VOAAfrique) November 6, 2023