‘’Tous ces jeunes (Soldats et civils) meurent parce que rien n’a été fait pour empêcher la radicalisation, les extrémistes dans cette partie du pays ne demandaient qu’une seule chose, un dialogue sur la forme de l’état pour plus d’autonomie dans la gestion de ses région, par exemple, ils ne voulaient plus que les poubelles du sud-ouest et du nord-ouest soient gérées depuis Yaoundé.’’
Le 11 Octobre 2016, une manifestation des avocats est déclenchées dans la région du Nord-Ouest .Très vite un consortium de la société civile sera mis sur pieds pour réclamer au gouvernement plus d’autonomies, et sur le point précis de la forme de l’état, le dialogue a été suspendu par les autorités, les figures de proue de la contestation ont été arrêtées et jetés en prison, ce qui va radicaliser la crise et pousser les populations à se solidariser avec les radicaux.
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Partis politiques,notamment le MRC et le SDF , société civile, partenaires extérieur, l’église catholique, etc…Tous n’ont cessé de revendiquer un dialogue national inclusif, le Social Democratic Front a plusieurs reprises a manifesté au parlement et au Senat pour exiger des représentants de l’état une attention particulière sur les tueries dans ces parties du pays.
En Février 2017 un conseiller du président Paul Biya Christian Penda Ekoka publiait un article dans lequel il relevait l’oppotunité de cette crise pour permettre de corriger un certain nombre de défaillances structurelles de l’Etat car selon lui, il existe une corrélation entre la structure de l’Etat et la dynamique de prospérité.
Dans un communiqué rendu public ce vendredi par le porte-parole de l’armée camerounaise, le ministère de la défense reconnait avoir massacré des dizaines de présumés sécessionnistes dans l’arrondissement de Santa.
Aujourd’hui il y a des morts, par centaines du côté civil et militaire ,des jeunes soldats tués et des civils assassiné comme ce fut le cas du massacre perpétré hier dans la localité de Pinyi vers Santa. L’armée Camerounais reconnait avoir tué des dizaines de jeunes camerounais présumés sécessionnistes armés de fusils de chasses.
Alors que les responsabilités sont partagées dans ses tueries, le président de la commission Nationale des droits de l’homme et des libertés (CNDHL) Dr Chemuta Divine nommé par le président Biya accuse le gouvernement en appelant au dialogue, il déclarait il y a quelques jours lors d’une session au palais de congrès de Yaoundé ‘’…Les autorités demandent aux populations de quitter leurs maisons pour aller dans les zones sécurisées. Mais dites-moi dans quels endroits ces gens peuvent être en sécurité si ce n’est dans leurs maisons. Quand bien même certains fuient dans les brousses, on les traite de terroriste et les militaires tirent sur eux…’’ … “ Les gens ne peuvent plus circuler et s’occuper de leurs activités à cause de la peur générale et de l’état d’insécurité.
L’orientation qui pour les autorités administratives consiste à demander aux gens de quitter leurs villages et leurs maisons, est diabolique ” explique le Dr Chumeta qui va de manière crue accuser les autorités de laisser faire, ne comprenant pas comment on réussit a enlever les autorités publiques et religieuses dans un environnement quadrillé par l’armée ‘’Selon mes agents sur le terrain, ses gens sont là pour s’introduire dans les domiciles ou ils braquent, tuent et brulent, tout ça parce que les autorités ont voulu ca’’…“ Plusieurs autorités du Nord-Ouest et du Sud-Ouest prennent des décisions qui violent la loi, avec à la clé, le déni même de l’information.
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Elles demandent aux gens d’aller à l’école sans s’assurer d’aucune mesure de sécurité. Les militaires pénètrent dans les maisons, pillent et tuent des individus. Où sont ces milliers de militaires déployés lorsqu’on enlève un sous-préfet, un délégué régional ou un principal de collège ? ”. explique le président du Cndhl ,ancien diplomate au ministère des relations extérieures.
Ces révélations fracassantes du comité national des droits de l’Homme interviennent après la sortie du Général Donatien Meligui qui reconnaissait lors d’un entretien accordé é l’AFD que l’armée brulait les maisons des présumés sécessionnistes.
Après la sortie de l’ambassade des états unis, la communauté internationale est finalement sortie de son silence, le parlement britannique et le Congrés américain se penchant désormais sur cette crise.
La société camerounaise est divisée, alors que certains soutiennent la sortie du silence de la communauté internationale, d’autres crient au complot.
Seulement, parmi les adeptes du complot, on y retrouve pour la plupart des alliés du régime qui selon un analyste Serges Espoir Matomba, homme politique, cherchent à manipuler le peuple pour faire croire à un complot international contre le président Biya, une manière subtile de créer une solidarité autour de celui qu’ils présentent comme seul camerounais capable de garantir la souveraineté du pays.