Actualités of Tuesday, 31 October 2023

Source: Terre promise

Maurice KAMTO sera-t-il hors-jeu ? ça sent mauvais pour le MRC

Maurice Kamto Maurice Kamto

Le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a annoncé son intention de se porter candidat en mai dernier. Rendu en octobre 2023, il ressort la menace d’un boycott si la loi fondamentale n’est pas révisée. Ça craint une élimination de droit.



Dans le viseur de Maurice KAMTO, il y a l’article 121 du Code électoral. Il fait obligation à tout candidat de recueillir au moins 300 signatures des élus des 10 régions du Cameroun, à raison de 30 par région. Le texte précise que les signataires doivent avoir la qualité, soit de Sénateur, de Député, de membre d’une Chambre consulaire, de Conseiller régional ou municipal, soit de Chef traditionnel de premier degré. La loi mentionne par ailleurs qu’une même personnalité « ne peut apposer qu’une seule signature et pour un seul candidat ». Certains dossiers de candidature à la présidentielle de 2018 ont été rejetés faute d’avoir satisfait à cette condition. L’équation s’annonce complexe pour Maurice KAMTO, l’homme qui a fait campagne en 2018 sous l’étiquette du « tireur de pénalty » pour sanctionner le pouvoir en place aux couleurs du RDPC. Il se trouve que, pour avoir boycotté systématians le viseur de Maurice KAMTO, il y a l’article 121 du Code électoral. Il quement les élections législatives, municipales et régionales de 2020, en signe de protestation contre le résultat proclamé de la présidentielle de 2018 en faveur du Président sortant Paul BIYA, le MRC de Maurice KAMTO ne dispose à ce jour d’aucun élu au Parlement, d’aucun conseiller régional et municipal. Plus encore, c’est le pouvoir en place qui valide la désignation des Chefs traditionnels de premier degré, avec pour certains une prime à la nomination comme Sénateur par le Président de la République.


La même emprise du pouvoir en place aux couleurs du RDPC reste nette dans la constitution des Chambres consulaires que sont la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et de la forêt (CAPEF) d’une part, et d’autre part la Chambre de commerce, de l’industrie et de l’artisanat. Le « tireur de penalty » craint d’être mis hors-jeu par ce dispositif légal, lui qui a suffisamment activé la belligérance contre le pouvoir en place à travers ses « marches blanches » qui ont à certains moments embrasé la rue. Alors, il prend les devants et menace de boycotter la présidentielle de 2025, si le Code électoral n’est pas révisé dans ces dispositions qu’il juge anachroniques et porteuses des germes d’exclusion dès lors qu’on n’est pas en odeur de sainteté avec le régime. Face à cette menace, des voix s’élèvent chez ses anciens lieutenants d’hier pour critiquer une « instabilité » dans les idées.

Sam Severin ANGO, transfuge du MRC désormais affilié au RDPC parti au pouvoir, est monté au créneau pour faire entendre que le processus électoral au Cameroun n’a pas à s’aligner derrière « les humeurs » de Maurice KAMTO. En effet, pas plus tard que le 06 mai 2023, le président national du MRC, parlant des élections de 2018, déclare qu’il « faut savoir tourner la page pour un nouveau départ ». Maurice KAMTO invite alors ses militants à se tenir prêts pour « les échéances qui s’annoncent, et qui pourraient intervenir cette année même, en 2024 ou aux dates officielles de 2025 », avant de conclure sans ambages que « nous ne pouvons pas nous permettre de les rater ». La Convention nationale du MRC prévue du 09 au 10 décembre 2023 au Palais des Congrès de Yaoundé devrait clarifier la position du parti, que Maurice KAMTO soit réélu ou non à la tête de cette formation politique dont il est un leader de plus en plus challengé et décrié de l’intérieur.