Le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, a réagi ce vendredi 25 octobre 2024, à l’ouverture d’une enquête par le ministère de la Défense concernant la vidéo de la torture subie par l’artiste Longue Longue. Cette vidéo, devenue virale, a suscité une onde de choc au sein de l’opinion publique camerounaise et internationale, forçant le gouvernement à réagir.
Dans un contexte politique tendu, cette décision de lancer une enquête sur des actes de violence perpétrés par des forces de sécurité marque, selon Kamto, un moment rare où le gouvernement de Paul Biya semble vouloir rompre avec l’habituelle indifférence qui l’a caractérisé face aux abus des forces de l’ordre. « Le gouvernement de la République semble enfin vouloir rompre avec son indifférence face à la barbarie de certains éléments des forces de sécurité », a déclaré Kamto. Il salue cette première initiative, soulignant le caractère inédit de cette prise de position officielle, à travers le communiqué signé par le Directeur de la communication du ministère de la Défense le 24 octobre 2024.
Maurice Kamto, qui s’est lui-même déclaré victime de tortures par le passé, rappelle cependant que de nombreux autres cas similaires sont restés sans réponse de la part des autorités. Il a notamment cité les arrestations massives, arbitraires et illégales de militants et sympathisants du MRC en octobre 2018, janvier et février 2019, ainsi que celles de septembre 2020. « J’ai été victime moi-même, tout comme le premier vice-président de notre parti, M. Mamadou Mota, qui s’en est sorti avec un bras cassé, et son image dégradante jetée en pâture au public », a ajouté Kamto.
Le président du MRC n’a pas manqué de mentionner d’autres cas de violences choquantes perpétrées par les forces de sécurité, comme celui de Wambo, un militant dont le bras a été brisé par un gendarme à Douala en 2018, ou encore celui de Gaëtan Ngankam, qui a été abattu à bout portant par un policier en 2019, également à Douala. Ces actes, filmés et largement partagés sur les réseaux sociaux, ont attiré l’attention internationale, mais n’ont jamais été suivis d’actions concrètes de la part du gouvernement.
Kamto a également rappelé que les auteurs de ces violences sont identifiés et que les preuves irréfutables de leurs actes sont disponibles. « Les tortionnaires de messieurs Nana Serge Branco, Patrick Donald Kopwa Djenko, aujourd’hui handicapés à vie, et de dizaines d’autres militants du MRC sont également identifiés. Nous tenons à la disposition des autorités compétentes, administratives ou judiciaires, la liste des victimes avec les preuves des actes de torture qui leur ont été infligés, ainsi que la liste des auteurs desdits actes », a-t-il conclu, appelant à ce que ces enquêtes soient enfin ouvertes, au même titre que celle concernant Longue Longue.