Politique of Monday, 20 December 2021

Source: www.camerounweb.com

Maurice Kamto obtient son permis de communiquer avec les prisonniers à Kondengui

Le document date du 15 décembre 2021 Le document date du 15 décembre 2021

• Des militants du MRC sont détenus à Kondengui

• Maurice Kamto autorisé à communiquer avec une cinquantaine de détenus

• Les observations sur ce permis de communiquer


Le président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a reçu le précieux césame lui permettant désormais de rendre visite aux militants de son parti, détenus à la prison centrale de Yaoundé.

En effet, dans un courrier datant du 15 décembre dernier, les autorités administratives autorise Maurice Kamto à communiquer avec une cinquantaine de détenus politiques.

Cette décision intervient après la condamnation de certains militants du MRC à trois ans d’emprisonnement ferme assorties d’amendes de 100 mille Francs Cfa et des dépens estimés à 487 mille Francs Cfa par Tribunal militaire de Douala qui invoque des accusations de manifestation non autorisée, insurrection, révolte, attroupement et hostilité contre la patrie.

Ils ont été interpellés lors des «Marches blanches» organisées par cette formation politique le 22 septembre 2020. Après les 24 premières condamnations prononcées au terme de l’audience du 7 décembre dernier (Cf Le Messager N° 5907 du 9 décembre 2021), 34 autres personnes écopent des peines privatives de liberté allant de 6 mois à cinq ans.Les premières sentences s’appliquent aux nommés Njopnang Joël et Ketcha Rodrigue. Les deux militants sont accusés de faits d’insurrection, participation à manifestation non autorisée, révolte, attroupement et hostilité contre la patrie.

Sur le permis de communiquer avec les prisonniers politiques incarcérés à Kondengui délivré au Prof Maurice Kamto, Emerence Tekobou fait quelques observations.

Deux observations à chaud sur le contenu de ces documents que je découvre à l'instant à travers le post de Hippolyte Meli Tiakouang:

- La première observation est l'éternelle duplicité de cette justice militaire, et même leur extrême lâcheté. Ils procèdent à une notification d'huissier le 15 décembre 2021, pour remettre un permis de communiqué soi-disant signé depuis le 02 décembre 2021. Donc ils voudraient faire croire qu'entre la délivrance d'un permis de communiquer et sa remise au demandeur, il faut pour cela 2 semaines d'intervalles? c'est quelle administration judiciaire si ce n'est dans le meilleur des cas une incompétence notoire, et dans le pire des cas un document tout simplement antidaté?

- la seconde observation est une manifestation patente du tribalisme d'état de ce régime même dans la simple rédaction d'acte judiciaire. Ce sont des détails qui passent quelques fois inaperçus. Le permis de communiquer porte en tout sur 50 otages, y compris Olivier Bibou Nissack et Alain Fogue Déjà premier constat assez flagrant c'est que la très grande majorité des personnes détenues ont des noms originaire d'une même aire géographique du pays, y compris curieusement pour des personnes toutes arrêtées en plein Yaoundé. Cela n'est en fait qu'une conséquence de la stratégie d'arrestation au faciès et de tamisage méthodique des personnes à maintenir en prison jadis mis en place par ce régime, lorsqu'ils avaient pour idée de vouloir donner l'impression dans l'opinion publique que les personnes qui avaient voulu répondre au mot d'ordre de manifestation pacifique étaient toutes originaires d'une même aire communautaire.

Dans le prolongement de cette observation, il faut également constater qu'Olivier Bibou Nissack est le seul nom parmi les 50 noms de la liste qui n'a pas était écrit en commençant par le nom de famille. Cela s'explique par le fait que les noms sur la liste étant dans l'ordre alphabétique, celui de Bibou Nissak aurait dû être en position n°2 sur cette liste, et par conséquent celui de Fogue Alain décalé en position n°6 (et non pas n°5). Mais ces petites mains de la dictature du tribunal militaire sont tellement obsédées par le tribalisme que cela les embêtaient énormément que le nom d'Olivier Bibou Nissack puisse figurer tout en haut de la liste de ces héros, otages de leur pseudo-justice.

Du coup uniquement pour pallier à cela, ils ont préféré écrire le nom d'Olivier Bibou Nissack en commençant par le prénom, afin de pouvoir le repousser en position n°32 sur la liste et ne pas le mettre à l'honneur parmi les tous premiers noms de la liste des 50 otages politiques que Maurice KAMTO est enfin autorisé à rencontrer après près de 13 mois de prise d'otage et de détention arbitraire et inique.