Six mois après sa prise officielle de fonction dans les hauts-plateaux, le Préfet Bilounougou était sur le terrain la semaine dernière pour honorer la tradition de tournée de prise de contact avec les populations dont il a la charge.
Le représentant personnel du chef de l’Etat dans ce démembrement administratif a sillonné pendant trois jours, du mercredi 09 au vendredi 11 mai 2018, les neufs groupements implantés dans les quatre Arrondissements du département des Hauts-plateaux. Il a été question prioritairement de toucher du doigt les réalités du département.
LIRE AUSSI: Comment Maurice Kamto compte financer son programme
Des chapelets de doléances ont été égrainés ça et là par les chefs de groupements et les élites. A chaque étape, le préfet, accompagné pour la circonstance d’un parterre administratif et de l’honorable Fotso Fostine, députée des Hauts-plateaux à l’Assemblée Nationale, sur le terrain du compte rendu parlementaire, s’est adressé à sa population.
Mais au-delà des questions liées à l’insécurité ambiante dans ce département et partant du Cameroun, le préfet s’est voulu radical quant à ce qui concerne la politique. Dans un air de campagne électorale, le n°1 du département des Hauts-plateaux n’a pas voulu dissiper son militantisme au Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), parti au pouvoir au Cameroun. Il a fièrement démontré son attachement aux idéaux de cette formation politique et invite cependant les populations à s’aligner derrière la politique du renouveau, seule condition pour lui d’obtenir les projets de développement pour combler les désidératas des populations.
« On ne peut pas demander quelque chose à quelqu’un si on n’est pas avec lui », a-t-il lancé, puis dans sa logique, rassure : « Si on envoie un bon message au chef de l’Etat, ça va lui permettre de nous regarder davantage et je suis l’un des préfets qui connait appuyer le message des populations quand elles sont derrière le chef de l’Etat ».
Félix Bilounougou s’est félicité de trouver un département des Hauts-plateaux où tous élus appartiennent au Rdpc. Un acquis selon le préfet qui doit être pérennisé. « J’ai trouvé le département des Hauts plateaux sur la bonne voie. Toutes les communes ont à leurs têtes le Rdpc. Tous les députés sont du Rdpc. Le sénateur avant c’était un sénateur Sdf. Il est désormais du Rdpc », se rassure le Préfet qui ajoute : « J’ai trouvé que le département des Hauts-plateaux est acquis au régime en place. Et moi en tant que représentant du chef de l’Etat je ne peux que vous demander de garder cette ligne ».
Péril sur la démocratie !
Selon le principe, les Sous-préfet, Préfets et Gouverneurs des régions sont appelés à la neutralité sur le terrain politique. Mais à l’Etat actuel des choses, il est clair que dans les Hauts-plateaux, Kamto et les autres formations politiques de l’opposition devraient s’attendre à des épreuves difficiles en cette année électorale au Cameroun. Il va falloir vaincre l’adversité de l’autorité administrative d’abord pour espérer une éventuelle victoire.
Ce qui n’est malheureusement pas facile. A toutes ses prises de parole, le Préfet ne se lassera pas de croire que les fils des Hauts-plateaux adorent le pouvoir. Il énumère six fils des Hauts-plateaux, leaders politiques et dont à la conquête de la magistrature suprême. Il ya le Pr. Maurice Kamto du MRC, natif de Baham ; Albert Dzongang de la Dynamique, originaire de Bahouan ; Justin Mouafo de MPC/Bush, originaire de Bahouan, malheureusement décédé ; Kamgang Hubert de l’UPA, originaire de Batié ; Isaac Fezeu du parti MERCY, originaire de Bandenkop ; Et Boum Justin du parti vert, natif de Bamendjou. « Six leaders politiques dans un département, c’est un peu trop », estime le Préfet qui trouve en cela de la division. Pourtant, « la démocratie n’est pas la division ».
LIRE AUSSI: Maurice Kamto est mort ! [Journal Anecdote]
En définitive, cette sortie officielle du Préfet dans le département des Hauts-plateaux s’apparente à un acharnement et une mise en garde contre l’opposition dans ce département. Et la personne visée au premier chef n’est autre que Maurice Kamto, lui qui monterait en puissance dans les sondages. La tâche s’annonce donc ardue pour le Mrc et les autres partis de l’opposition à Baham.