Maurice Kamto est un homme politique. Au Cameroun, il a créé en août 2012 son propre parti, le Mouvement pour le Renaissance du Cameroun (MRC), formation politique qui ambitionne de bâtir avec les Camerounais, un nouveau pays vidé de ses maux, notamment la corruption et les détournements de fonds publics.
Mais voilà, l’ancien Ministre délégué auprès du Ministre de la Justice est aussi un avocat international à la réputation établie. Et dans ce cadre, il est amené à défendre même des causes qui à priori semblent contraires à l’idéologie de son parti. Maurice Kamto est en effet l’avocat de la Guinée Equatoriale dans l’affaire des biens mal acquis.
Une affaire au sujet de laquelle, la justice française accuse Teodorin Obiang, vice-Président et fils du président équatoguinéen, de s’être constitué en France un patrimoine impressionnant, estimé à plusieurs dizaines de milliards de FCFA avec de l’argent public de la Guinée Équatoriale. En plus du mandat d’arrêt contre Teodorin Obiang, la justice française a saisi en 2012 un hôtel luxueux (4 000 m2) situé à Paris appartenant selon elle, à la Famille Obiang.
Après des années des bras de fer infructueux, la Guinée Equatoriale a décidé de contrattaquer. Elle vient de saisir la Cour Internationale de Justice (CIJ) de La Haye afin d’obtenir réparation. Malabo veut que la justice française suspende la procédure. D’abord parce que Teodorin Obiang est vice-président de son pays et bénéficie à ce titre d’une immunité (non reconnue par la Cour de cassation de France). Ensuite et enfin parce selon Malabo, l’hôtel saisi est une propriété de l’État équatoguinéen qui abritait sa représentation diplomatique.
La CIJ s’est penchée sur le dossier depuis le 17 octobre 2016. Le pays de Teodoro Obiang est représenté à ce procès par l’avocat camerounais Maurice Kamto. Interrogé par RFI (Radio France Internationale), l’agrégé de droit a expliqué que c'est «un préjudice irréparable lorsque l'on sait qu'il s'agit des locaux de la mission diplomatique de la Guinée équatoriale, car l'atteinte à l'immeuble risque de porter atteinte à la souveraineté, à l'honneur et à la dignité de la Guinée équatoriale», a-t-il affirmé parlant de l’hôtel saisi.