Actualités of Saturday, 21 September 2024

Source: www.camerounweb.com

Mauvaise nouvelle au Cameroun : le rêve d'hydrogène vert s'évapore avec le départ de Fortescue

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Dans un revirement inattendu, le géant minier australien Fortescue Metal Group a annoncé son retrait du Cameroun, mettant fin à un projet ambitieux qui promettait de révolutionner le secteur énergétique du pays. Cette décision, révélée dans un courrier daté du 20 septembre adressé aux autorités camerounaises, marque la fin d'une collaboration qui avait suscité de grands espoirs il y a à peine trois ans. C’est ce que le magazine panafricain Jeune Afrique ressort dans un de ses articles

Le projet, initié en juin 2021 lors d'une visite d'Andrew Forrest, fondateur de Fortescue, à Yaoundé, visait à développer la toute première installation de production d'hydrogène vert au Cameroun. À l'époque, l'enthousiasme était palpable, avec la signature d'un protocole d'accord entre Fortescue Future Industries (FFI), filiale du groupe australien, et le gouvernement camerounais.

Au cœur de ce projet ambitieux se trouvaient deux installations hydroélectriques majeures : Song Mbengue, d'une capacité de 950 MW, et Noun Wouri, un colosse énergétique de 20 000 MW. Ces infrastructures devaient non seulement répondre à la demande croissante en électricité du pays, mais aussi permettre la production d'hydrogène vert et d'ammoniac destinés à l'exportation, positionnant le Cameroun comme un acteur clé dans la transition énergétique mondiale.

Cependant, malgré l'implication des plus hautes sphères de l'État camerounais, y compris un suivi étroit de la présidence et la création d'un comité interministériel spécial sous la houlette du Premier ministre Joseph Dion Ngute, le projet a fini par s'enliser. Des sources proches du dossier évoquent des divergences croissantes entre les priorités de Fortescue, axées sur l'exportation d'hydrogène, et celles du gouvernement camerounais, plus soucieux de satisfaire la demande locale en électricité.

Le retrait de Fortescue intervient dans un contexte où le groupe recentre ses activités sur le continent africain. Récemment, l'entreprise a conclu un partenariat stratégique avec le géant marocain OCP et accéléré son implication dans l'exploitation du gisement de fer de Belinga au Gabon. Ces mouvements suggèrent une réorientation des priorités de Fortescue vers des projets jugés plus matures ou prometteurs.

Cette décision soulève de nombreuses questions sur l'avenir énergétique du Cameroun. Le pays, qui avait misé sur ce projet pour stimuler son développement économique et énergétique, se retrouve maintenant face à un vide stratégique. Les autorités camerounaises, qui n'ont pas encore réagi officiellement à cette annonce, examinent actuellement la lettre de désengagement de Fortescue.

Pour l'heure, ni Fortescue ni le ministre délégué à l'Économie, Paul Tasong Njukang, n'ont souhaité commenter cette situation. Ce silence laisse planer le doute sur les véritables raisons de cet échec et sur les leçons que le Cameroun pourrait en tirer pour ses futurs partenariats dans le domaine des énergies renouvelables.

Alors que le monde se tourne de plus en plus vers les énergies propres, le retrait de Fortescue représente un coup dur pour les ambitions du Cameroun dans le secteur de l'hydrogène vert. Il reste à voir comment le pays rebondira et s'il parviendra à attirer de nouveaux investisseurs pour concrétiser ses aspirations énergétiques.